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Désarmement et lutte contre le terrorisme, deux questions soudées, selon le directeur de l'AIEA

Désarmement et lutte contre le terrorisme, deux questions soudées, selon le directeur de l'AIEA

Mohamed ElBaradei, directeur de l'AIEA
A l'heure où se poursuivent à l'ONU les travaux de la conférence du désarmement et où se conclut la conférence du Comité contre le terrorisme à Almaty, le directeur de l'agence pour l'énergie atomique rappelle que les candidats les plus vraisemblables à l'utilisation d'une arme atomique seraient des terroristes et demande aux Etats parties à la conférence d'examen du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP) qui se tiendra en mai de prendre des mesures pour en renforcer le mécanisme.

« Le régime de non-prolifération nucléaire a clairement besoin d'être renforcé », a déclaré aujourd'hui, lors d'une allocution prononcée dans le cadre du Forum économique mondial de Davos, le directeur de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Mohamed ElBaradei, dans lequel il a réitéré la nécessité de parvenir à un nouveau consensus multilatéral en matière de sécurité.

« Ces dernières années, trois phénomènes, à savoir l'émergence d'un marché nucléaire clandestin, les efforts déterminés de nouveaux pays d'acquérir la technologie nécessaire pour produire les matériaux fissiles nécessaires pour fabriquer des armes nucléaires et le désir clairement exprimé par les terroristes d'acquérir des armes de destruction massive, ont radicalement modifié les perspectives en matière de sécurité », a rappelé le directeur de l'AIEA.

Dans un discours prononcé à l'Université de Stanford le 4 novembre dernier, Mohamed ElBaradei avait estimé « extrêmement ironique que dans l'environnement sécuritaire actuel, les seuls acteurs qui trouveraient a priori un usage aux armes nucléaires – et qui s'en serviraient sans hésitation – seraient les membres d'un groupe extrémiste » (voir sur la nécessité de la lutte contre le terrorisme nucléaire notre dépêche du 8 novembre 2004) et, sur les enseignements tirés du succès des inspections en Iraq et en Iran, notre dépêche du 1er novembre 2004).

Or, avait-il rappelé, « la dissuasion nucléaire est absolument inefficace contre de tels groupes, qui n'ont ni villes à bombarder en réponse ni d'instinct d'auto-préservation », plaidant pour l'élaboration d'une « alternative viable à la doctrine de la dissuasion nucléaire comme fondement de la sécurité internationale ».

Dans la perspective de la Conférence d'examen du Traité de non-prolifération nucléaire, qui doit se réunir en mai 2005 à l'ONU, Mohamed ElBaradei a engagé les Etats parties à prendre les mesures qui s'imposent lors de cette réunion.

Le 25 janvier dernier, le Secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, avait pour sa part engagé la Conférence du désarmement, à l'occasion de l'ouverture de ses travaux à l'ONU, à « surmonter l'impasse qui entrave ses travaux depuis si longtemps », après « de nombreuses années à débattre de son programme de travail ».

Par ailleurs, le porte-parole du Secrétaire général, Fred Eckhard, lors de son point quotidien avec la presse, au Siège de l'ONU à New York, a informé aujourd'hui de la conclusion des travaux de la quatrième réunion spéciale du Comité des Nations Unies contre le terrorisme.

Cette conférence réunissait des représentants de 36 organisations internationales, régionales et sous-régionales et 50 pays à Almaty, au Kazakhstan (voir notre dépêche du 18 janvier 2005).

« La déclaration conjointe adoptée réaffirme l'impératif de lutter contre le terrorisme dans toutes ses formes et manifestations, et souligné le rôle central du Comité contre le terrorisme » du Conseil de sécurité, a précisé le porte-parole.

- Dossier Lutte contre le terrorisme du site de l'ONU