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CEDAW : huit pays toujours à la recherche de l'égalité juridique entre hommes et femmes

CEDAW : huit pays toujours à la recherche de l'égalité juridique entre hommes et femmes

A la veille de la conclusion des travaux du Comité pour l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes (CEDAW) à l'ONU, sa présidente signale que dans huit pays examinés, aucun n'était parvenu à réaliser l'égalité juridique entre hommes et femmes. Le Comité publiait par ailleurs aujourd'hui un rapport sur le meurtre non élucidé de plus de 320 femmes à Ciudad Juarez, au Mexique, ces 12 dernières années.

Le Comité pour l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes (CEDAW) conclura les travaux de sa 32ème session demain après-midi, après avoir mené « un dialogue constructif avec 8 pays parties à la Convention afin d'examiner les progrès accomplis dans sa mise en oeuvre », a déclaré aujourd'hui Rosario Manalo, présidente actuelle du Comité, lors d'une conférence de presse qui s'est tenue au Siège de l'ONU à New York, citant les conclusions des rapports de la Croatie, de l'Algérie, du Gabon, de la République démocratique lao, de l'Italie, du Paraguay, de Samoa et de la Turquie.

Mme Manalo a souligné que dans aucun de ces pays, il n'était possible de constater une égalité 'de jure', c'est-à-dire au niveau juridique, entre hommes et femmes.

« Des lois discriminatoires demeurent partout, et il manque encore des lois pour protéger de manière adéquate les femmes des violations de leurs droits », a-t-elle précisé.

Par ailleurs, dans tous ces pays se perpétuent des stéréotypes ou des attitudes patriarcales qui placent les femmes dans une situation d'infériorité.

Enfin, a déclaré la présidente du CEDAW, « l'accès des femmes à la justice reste une question préoccupante, tandis qu'elles restent encore trop souvent dans l'ignorances de leurs droits ».

Rosario Manalo a également souligné les inégalités qui persistent dans le domaine de l'emploi et dans le processus de prise de décision, notamment au niveau politique.

Au cours de la conférence de presse, Mme Tavares da Silva a annoncé pour sa part que le CEDAW vient de publier un rapport portant sur l'enlèvement, le viol et le meurtre de plus de 320 femmes au cours des 12 dernières années dans la ville de Ciudad Juarez, capitale de l'Etat du Chihuahua au Mexique, à la frontière des Etats-Unis. Ce rapport est le résultat d'une enquête unique réalisée en vertu du Protocole facultatif à la Convention.

Cette enquête est la première du genre depuis l'adoption de ce protocole en 1999, a-t-elle expliqué, précisant qu'en vertu du protocole facultatif, le Comité peut examiner les plaintes de femmes ou de groupes de femmes au sujet de violations de droits protégés par la Convention. Il peut aussi lancer des enquêtes au sujet de violations graves ou systématiques des droits de la femme.

Dans le cadre de cette enquête, une visite a été effectuée au Mexique en octobre 2003 par deux expertes du Comité, Mme Ferrer Gomez et Mme Tavares da Silva. Le rapport final contient les conclusions et recommandations du Comité adressées au Gouvernement mexicain.

La réponse du Gouvernement mexicain à ces conclusions et recommandations sont également inclues dans le rapport. Le Gouvernement y exprime sa détermination à élucider ces meurtres et à en éliminer les causes. Tout en soulignant que des améliorations peuvent encore être apportées, le Gouvernement mexicain a répondu que des progrès avaient été faits, a indiqué Mme da Silva, estimant que les attitudes violentes à l'égard des femmes et les comportements répandus servant de toile de fonds à ces meurtres « ne pouvaient changer du jour au lendemain ».

image• Retransmission de la conférence de presse de Rosario Manalo et Tavares da Silva [56mins - commence à la 18ème minute]