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La reconstruction peut commencer en Asie du Sud, annonce Jan Egeland

La reconstruction peut commencer en Asie du Sud, annonce Jan Egeland

Dévastation au Nord du Sri Lanka
Après un franc succès des opérations de secours qui ont permis de sauver beaucoup de vies, la phase de réhabilitation et de reconstruction peut maintenant commencer dans les régions d'Asie du Sud qui ont été frappées par le raz-de-marée le 26 décembre dernier, a annoncé le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires, qui prévient que la tâche ne sera pas aisée.

« Un mois après, jour pour jour, le plus grand tremblement de terre survenu depuis 40 ans, qui a frappé 12 pays et causé la mort de plus de 200 000 personnes, nous pouvons dire que les efforts pour venir en aide aux victimes ont été incroyablement efficaces, rapides et musclés », a déclaré Jan Egeland, Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d'urgence, lors d'une conférence de presse donnée au Siège de l'ONU à New York.

« Notre premier objectif était de sauver les survivants et de prévenir une deuxième vague d'épidémies et de maladies que l'on redoutait au moment où s'est déclenchée la catastrophe » et « nous avons réussi malgré des obstacles monumentaux – plus de routes, de ports, de pistes d'atterrissage et des pluies torrentielles », a déclaré Jan Egeland (voir notre dépêche du 13 janvier).

« Nous y sommes parvenus en un mois alors qu'il aurait fallu en principe en compter trois », s'est-il félicité.

Le Secrétaire général adjoint a salué la réponse apportée par les gouvernements des pays affectés ainsi que l'aide apportée par la communauté internationale, les Nations Unies, la Croix Rouge et les organisations non gouvernementale. Il a également remercié les pays qui ont mis leurs moyens militaires au service des secours d'urgence ainsi que les pays donateurs.

A ce jour, les donateurs se sont engagés à verser 775 millions de dollars sur les 977 millions de dollars demandés par le Secrétaire général, lors de la Conférence de Jakarta, pour répondre aux besoins d'urgence (voir notre dépêche du 6 janvier). Plus de 200 millions de dollars ont déjà été déposés sur le compte des opérations de secours, a précisé Jan Egeland. La contribution du secteur privé, qui s'élève aujourd'hui à 188 millions de dollars, est sans précédent, a-t-il relevé.

Le Coordonnateur des secours d'urgence a par ailleurs rappelé qu'une vaste opération logistique avait été lancée avec un pont aérien qui a permis d'acheminer sur les lieux de la catastrophe une assistance en provenance de toutes les régions du monde. « Excepté quelques endroits isolés en Indonésie et en Somalie, les secours ont pu atteindre toutes les communautés affectées », a précisé le Coordonnateur des secours d'urgence.

« Le mécanisme de coordination des Nations Unies a fonctionné », selon Jan Egeland qui a souligné que la coopération militaire et civile avait été décisive dans les premières semaines.

Le Programme alimentaire mondial (PAM) prête en ce moment assistance à plus de 1,2 million de personnes et compte fournir une aide nutritionnelle à 2 millions de personnes. Plus de 500 000 réfugiés reçoivent de l'eau potable. « Symboliquement, 60 000 élèves ont pu retourner à l'école aujourd'hui à Aceh et Sumatra et des centaines de milliers d'enfants devraient reprendre le chemin de l'école au mois de février ».

En Indonésie, 250 000 personnes sont hébergées grâce aux opérations de secours, 200 000 reçoivent des médicaments pour traiter ou prévenir le paludisme. L'aide alimentaire, qui en ce moment y est fournie à 300 000 personnes, le sera à 500 000.

En Somalie l'UNICEF porte assistance à 15 000 personnes. Dans ce pays d'Afrique, une aide alimentaire est fournie à 20 000 personnes et les agences de secours distribuent de l'eau potable à 1 250 foyers.

Jan Egeland a cependant mis en garde contre la « complaisance ». « Nous avons sauvé la vie de beaucoup de personnes mais nous n'avons reconstruits leurs moyens d'existence ».

« Le plus gros du travail est devant nous », a prévenu Jan Egeland, précisant que la phase de la réhabilitation et de la reconstruction qui peut maintenant démarrer dans la majorité des régions dévastées sera encore plus difficile que la phase humanitaire. Des centaines de partenaires seront nécessaires – non seulement les agences de l'ONU mais aussi et de plus en plus la Banque mondiale et la Banque de développement asiatique.

La prochaine étape de l'assistance à apporter aux régions affectées mettra l'accent sur la reconstruction de logements, l'adduction d'eau et le rétablissement des infrastructures de santé et des installations sanitaires, a expliqué le Secrétaire général adjoint.

image• Retransmission de la conférence de presse de Jan Egeland [50mins]

image  Reportage de l'envoyée spéciale de la Radio de l'ONU à Banda Aceh, en Indonésie (audio)image  Radio de l'ONU (audio)