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Les Nations Unies décident de créer un système d'alerte mondial aux catastrophes naturelles

Les Nations Unies décident de créer un système d'alerte mondial aux catastrophes naturelles

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Les experts des Nations Unies réunis à Kobe pour une Conférence mondiale sur la prévention des catastrophes naturelles ont annoncé la création d'un système d'alerte mondial aux catastrophes naturelles alors que le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires proposait qu'au cours des dix prochaines années, au moins 10% des milliards de dollars dépensés dans les opérations de secours d'urgence soient affectés à la prévention des catastrophes.

Réunis depuis hier à Kobe, au Japon, les experts des Nations Unies ont décidé aujourd'hui de créer « un système mondial d'alerte aux catastrophes naturelles afin de réduire leur impact sur les populations », indique un communiqué de l'agence de l'ONU pour l'élaboration de la Stratégie internationale de prévention des catastrophes naturelles (SIPC) publié aujourd'hui.

La Conférence mondiale sur la prévention des risques liés aux catastrophes naturelles, à laquelle participent quelque 4 000 scientifiques et officiels de plus de 150 pays, s'est ouverte le mardi 18 janvier – et se terminera le samedi 22 janvier -, dix ans après la destruction du port japonais de Kobe par un séisme gigantesque qui avait fait plus de 6 000 morts (voir notre dépêche et le communiqué de presse du Service d'information des Nations Unies du 17 janvier).

La décision de créer un système d'alerte mondial aux catastrophes naturelles a été prise conjointement par les experts des agences des Nations Unies - l'Organisation météorologique mondiale (OMM), le Fonds des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO), le Programme alimentaire mondial (PAM) et la Stratégie internationale pour la prévention des catastrophes (SIPC) – ainsi que par les experts du Programme international de système d'alerte (IEWP).

« Ce nouveau programme aidera à apporter sécurité et tranquillité d'esprit. Des millions de personnes à travers le monde doivent leurs vies et leurs moyens de subsistance à des systèmes d'alerte efficaces », a déclaré Salvano Briceño, Directeur de la SIPC.

« En 2004, des millions de personnes sur les continents américain et asiatique ont été évacuées à l'approche de tempêtes tropicales, ce qui a permis de sauver des milliers de vies », rappelle le communiqué de la SIPC. Les experts s'accordent à dire que s'il y avait eu un système d'alerte aux catastrophes naturelles dans l'océan Indien, les pertes en vies humaines auraient été moins lourdes après la catastrophe du 26 décembre dernier, précise-t-il.

« Il est de plus en plus évident que nous avons besoin d'un système d'alerte multi-désastre qui devrait représenter une nouvelle manière de penser et assurer une stabilité environnementale basée sur la sagesse et la connaissance », a déclaré pour sa part Klaus Töepfer, Directeur du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) .

« Un système d'alerte efficace ne peut exister qu'à travers une coopération régionale qui respecte le principe de l'échange des données observées de manière ouverte, libre et non restrictive et assure que l'établissement d'un plan de réponse efficace soit activé quand les alertes sont données », a prévenu Koïchiro Matsuura, Directeur de l'UNESCO.

Dans une allocution prononcée hier à l'ouverture de la Conférence, Jan Egeland Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires, avait fait remarquer « que la prévention des catastrophes naturelles n'était pas une dépense supplémentaire mais bien un investissement essentiel pour notre avenir commun ». « Les bénéfices de cet investissement seront non seulement calculés en dollars , en euros ou en yens mais aussi, et c'est plus important encore, en vies sauvées ».

Plus concrètement, Jan Egeland a proposé hier qu'« au cours des dix prochaines années, au moins 10% des milliards de dollars dépensés dans les opérations de secours d'urgence soient affectés à la prévention des catastrophes ».

Dans un message vidéo diffusé hier également, le Secrétaire général a rappelé qu'au cours des dix dernières années, le nombre de personnes tuées par les catastrophes naturelles avait augmenté de presque 50% par rapport à la décennie précédente.

La semaine dernière, lors d'une allocution prononcée à la Conférence internationale des petits États insulaires en développement, Kofi Annan avait appelé à l'établissement d'un système d'alerte mondial pour toutes les catastrophes naturelles (voir notre dépêche et l'intégralité de son discours dans le communiqué de presse du 13 janvier).