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Les donateurs réunis à Genève pour les victimes du tsunami et les appels de fonds humanitaires 2005

Les donateurs réunis à Genève pour les victimes du tsunami et les appels de fonds humanitaires 2005

Jan Egeland
Parallèlement à la Conférence des donateurs pour les victimes du tsunami, le responsable de l'ONU pour les affaires humanitaires a lancé officiellement les appels de fonds humanitaires 2005 qui permettront de sauver plus de 20 millions de personnes sur l'ensemble de la planète rappelant qu'il était aussi terrible de mourir de faim au Darfour ou en République démocratique du Congo que sur les plages ravagées par le raz-de-marée du 26 décembre.

« Deux événements majeurs ont eu lieu aujourd'hui au Palais des Nations à Genève : une Conférence des donateurs, au niveau ministériel, pour les victimes du tsunami et, tout aussi important, le lancement des appels humanitaires pour l'année 2005 qui permettront d'apporter une assistance à plus de 20 millions de personnes dans le monde », a déclaré aujourd'hui Jan Egeland, Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des Secours d'urgence, lors d'une conférence de presse (en anglais) donnée à Genève.

Les Nations Unies avaient annoncé en novembre un appel de fonds global de 1,7 milliard de dollars pour répondre en 2005 à 14 crises humanitaires – dont 12 en Afrique - qui affectent au total 26 millions de personnes dans le monde (voir notre dépêche du 11 novembre 2004).

Les pays donateurs, pour leur part, étaient réunis aujourd'hui à Genève sous l'égide de l'ONU pour tenter de concrétiser les promesses de dons pour les victimes du tsunami en Asie du Sud et pour définir les besoins prioritaires immédiats et à plus long terme dans la région (voir notre dépêche du 10 janvier sur la question).

« 2005 a mieux commencé que n'importe quelle autre année en terme de générosité humaine, publique et privé, avec des milliards de dollars promis pour porter assistance aux cinq millions de personnes affectées par le tsunami », a indiqué aujourd'hui Jan Egeland lors de la conférence de presse, rappelant que « 2004 avait été une année mitigée en terme de générosité pour les plus démunis » et déplorant que « les Nations Unies n'aient reçu qu'un tiers des sommes qu'elles avaient demandées pour sauver des vies » sur l'ensemble de la planète.

« Il est aussi terrible de mourir de faim dans la région du Darfour au Soudan que sur les plages des pays frappés par le tsunami », a souligné le Secrétaire général adjoint ajoutant que « si nous sommes d'accord sur le fait que la vie humaine a la même valeur partout dans le monde, alors nous devrions faire preuve de la même générosité quelle que soit la région concernée ».

« Le monde n'a jamais été aussi riche », a-t-il fait remarquer insistant que le fait « qu'il devrait donc être possible de nourrir 20 millions de personnes qui ont désespérément besoin d'aide » et espérant que « 2005 soit la première année où l'appel de fonds de l'ONU sera souscrit en totalité ».

Jan Egeland a par ailleurs regretté que malgré l'émergence de nouvelles économies, le monde ait aujourd'hui les mêmes dix grands donateurs qu'il y a 20 ans. Il a rappelé à cet égard que la réponse apportée à la catastrophe du 26 décembre avait été « encourageante » parce que de nouveaux donateurs avaient été enregistrés.

« Il n'y a pas de meilleur investissement que l'aide humanitaire », a conclu le Secrétaire adjoint humanitaire dans son allocution à la presse.

Répondant à une question sur les crises oubliées, Jan Egeland a déclaré que « bien souvent « l'ONU était trop modeste dans ce qu'elle demandait parce que trop souvent elle avait a reçu trop peu d'argent » tombant ainsi dans ce « cercle vicieux » qui consiste à demander de moins en moins d'argent. Prenant l'exemple de la République démocratique du Congo, où il y a « un énorme problème » et où « un millier de personnes meurent chaque jour », Jan Egeland a expliqué que l'ONU avait demandé trop peu d'argent pour répondre à la crise – 162 millions de dollars – mais qu'elle n'avait reçu de toute façon que la moitié de ce qu'elle avait demandé.