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Asie du Sud : transformer les promesses en contributions, exhorte Jan Egeland

Asie du Sud : transformer les promesses en contributions, exhorte Jan Egeland

Jan Egeland
A deux jours de l'Appel à contributions qui sera lancé le 6 janvier par Kofi Annan, le Coordonnateur humanitaire de l'ONU a exprimé l'espoir que les promesses de dons sans précédent soient transformées en véritables contributions et s'est réjoui de la « concurrence à la générosité » à condition qu'elle s'adresse à tous ceux qui en ont besoin.

A deux jours de l'Appel à contributions qui sera lancé le jeudi 6 janvier par Kofi Annan, le Coordonnateur humanitaire de l'ONU a exprimé l'espoir que les promesses de dons sans précédent soient transformées en véritables contributions et s'est réjoui de la « concurrence à la générosité » à condition qu'elle s'adresse à tous ceux qui en ont besoin.

« Nous accomplissons des progrès extraordinaires pour atteindre la majorité des populations dans la majorité des régions touchées » et « nous devons aussi faire l'expérience d'obstacles extraordinaires » notamment dans la région d'Aceh et de Sumatra « où des pluies torrentielles sont venues s'ajouter au tsunami », a déclaré Jan Egeland, Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires.

Présentant la coordination des efforts intercontinentaux, Jan Egeland a indiqué que « dans chaque pays, un coordinateur humanitaire nommé par le Coordonnateur d'urgence dispose de pouvoirs extraordinaires pour coordonner l'équipe de pays ».

« Genève qui est la capitale humanitaire du monde, tout comme New York est pour l'ONU la capitale politique mondiale » constitue le centre de nos opérations, a-t-il ajouté. A Bangkok se trouve la liaison civile et militaire, tandis qu'à Rome se fait la coordination logistique mondiale, outre celle opérée au niveau de chaque capitale, a-t-il expliqué.

Sur l'île indonésienne de Sumatra, « trop de fournitures doivent être transportées par voie aérienne au Sud de Banda Aceh, à Medan » (carte), mais il est possible d'y accéder maintenant par la route.

Jan Egeland a annoncé la fourniture par le Royaume-Uni d'un avion cargo C17, qui fait la navette avec Banda Aceh, mais « il manque encore des hélicoptères, des camions, des générateurs électriques etc ». A moyen terme, il devrait y avoir assez d'hélicoptères, notamment après que le Gouvernement indonésien a annoncé la fourniture de deux portes hélicoptères mouillant au large des côtes inaccessibles.

« C'est un véritable mur de béton » qui s'est abattu sur Sumatra, et c'est pourquoi il a fallu du temps pour se rendre compte de la situation, « contrairement aux Maldives où il y a une montée progressive des eaux sur les deux tiers de l'archipel », a-t-il expliqué.

Concernant le niveau des contributions, « je ne partage pas l'avis de ceux qui disent que les gouvernements ont réagi trop lentement ou trop tard au lendemain de la catastrophe », a déclaré le Coordonnateur humanitaire de l'ONU, indiquant que l'opération actuelle n'avait été entravée à aucun moment par des contraintes financières, ce qui est exceptionnel.

Jan Egeland a toutefois appelé à la fourniture de nouvelles sommes en réponse à l'Appel à contributions qui sera lancé le 6 janvier à Jakarta par Kofi Annan.

« L'ultime ironie voudrait que l'on commence l'année avec une générosité sans précédent et qu'on la termine, encore une fois, sans argent pour ceux qui en ont le plus besoin, dans les crises d'urgence négligées et oubliées, en Afrique et ailleurs ».

« Donnez l'argent promis », a-t-il par ailleurs exhorté, rappelant les nombreuses situations où des promesses de dons importantes n'ont pas été suivies d'effet.

Interrogé sur « la concurrence à la compassion », Jan Egeland s'est déclaré ravi de l'afflux de contributions, alors qu'il mettait la semaine dernière l'accent sur les 30 ou 40 pays les plus riches qui « n'aidaient pas ou n'étaient pas disposés à aider » les enfants les plus pauvres.

« Quelque 35.000 enfants meurent chaque jour de maladies guérissables ou de négligence ». Je me félicite donc de cette compétition, « à condition qu'elle soit équitable », a-t-il précisé.

« Les souffrances sont les mêmes pour les blessés du Congo ou du Kosovo, pour les déplacés du Soudan ou du Sri Lanka. Il est aussi terrible de voir son enfant mourir de diarrhée à Banda Aceh qu'en Guinée ». « J'ai l'habitude de voir nos appels à contributions financés à hauteur d'un tiers », alors que nous sommes déjà « trop modestes ».

« Pour la première fois, nous aurons donc peut-être un appel financé en totalité », a déclaré le Coordonnateur humanitaire de l'ONU.

L'Appel humanitaire lancé le 6 janvier, dont le montant n'est pas encore connu, est un appel consolidé, c'est-à-dire qu'il prend en compte les besoins de toutes les institutions, agences de l'ONU et organisations non gouvernementales (ONG) qui participent aux efforts d'assistance, dans chaque pays. Il concerne les efforts d'urgence pour les six prochains mois, après quoi commencera la phase dite de reconstruction, qui nécessitera encore, selon Jan Egeland d'importantes sommes supplémentaires.

imageRetransmission de la conférence de presse de Jan Egeland [60mins]