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Conseil de sécurité : les sanctions contre le Libéria reconduites

Conseil de sécurité : les sanctions contre le Libéria reconduites

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Malgré les progrès accomplis par le Gouvernement de transition du Libéria, le Conseil de sécurité, considérant que le trafic des ressources naturelles du pays sont encore de nature à déstabiliser la région, a prorogé aujourd'hui les sanctions sur le Libéria, notamment concernant les armes, le bois d'oeuvre et les diamants.

Dans une résolution adoptée aujourd'hui à l'unanimité, le Conseil de sécurité, réuni pour une séance sur la situation au Libéria, a décidé de reconduire les sanctions imposées par la résolution 1521 (2003), dans la mesure où « la situation au Libéria continue de menacer la paix et la sécurité internationales dans la région ».

Le Conseil de sécurité a reconduit les sanctions concernant les armes et les voyages, le bois d'oeuvre et les diamants, ces derniers devant faire notamment l'objet d'une réévaluation dans le cadre du Processus de Kimberley, qui avait été mis en place pour éviter que le commerce diamantaire ne continue d'alimenter la guerre civile et le conflit dans les pays limitrophes, après l'instauration d'un mécanisme de contrôle par le gouvernement.

La résolution prévoit que ces mesures seront levées lorsque le Gouvernement national de aura mis en oeuvre « l'Initiative du Libéria pour les forêts » et opéré « les réformes nécessaires à la Direction de la mise en valeur des forêts ».

En effet, selon le Conseil de sécurité, « malgré les réformes importantes qu'il a entreprises, le Gouvernement national de transition du Libéria n'est guère parvenu à exercer pleinement son autorité et son contrôle sur les régions productrices de bois ni à faire en sorte que les recettes publiques provenant du secteur forestier libérien ne soient pas utilisées pour attiser le conflit [mais] à des fins légitimes dans l'intérêt de la population libérienne, et notamment aux fins du développement »

Par ailleurs, le Groupe d'expert chargé d'examiner la mise en oeuvre des sanctions reçoit pour mission d'assurer le suivi de leur application et de procéder à leur évaluation, notamment concernant leurs incidences humanitaires et socioéconomiques.

Cette injonction se situe dans la droite ligne des recommandations présentées par la Coordination humanitaire de l'ONU pour atténuer l'effet des sanctions sur les populations civiles (voir notre dépêche du 19 octobre 2004).

En toute hypothèse, le Conseil maintient les sévères restrictions qui visent à empêcher « l'ex-Président Charles Taylor, les membres de sa famille immédiate, les hauts responsables de l'ancien régime Taylor ou d'autres proches alliés et associés d'utiliser des fonds et biens qu'ils ont détournés pour faire obstacle au rétablissement de la paix et de la stabilité au Libéria et dans la sous-région ».

Le Conseil appelle enfin la communauté internationale à apporter son concours au processus de paix et aux appels humanitaires pour la région.