Appel de la Coalition à renforcer la présence de l'ONU en Iraq

« Alors que la situation sécuritaire en Iraq reste délicate, l'augmentation des effectifs de l'ONU ainsi que son appui accru sont essentiels au processus de transition politique en Iraq », a déclaré aujourd'hui l'ambassadeur des Etats-Unis, John Danforth, lors d'une séance du Conseil de sécurité, ajoutant que « la présence de l'ONU est d'une importance capitale pour le succès des élections le 30 janvier prochain et, au-delà, en vue du développement économique et de la reconstruction ».
John Danforth présentait ce matin le rapport écrit qui doit être publié aujourd'hui, en application de la résolution 1546 du Conseil, laquelle prie les États-Unis de lui rendre compte des efforts et progrès accomplis par la force multinationale, au nom de cette dernière tous les trois mois.
Il intervenait après que le Représentant spécial pour l'Iraq, Ashraf Qazi, a présenté le rapport du Secrétaire général (voir notre dépêche d'aujourd'hui).
La force multinationale, « constituée de plus de 150 000 membres et personnel d'appui de près de 30 pays », reste en place à l'invitation du Gouvernement iraquien « aux fins de contribuer à la sécurité et à la stabilité et d'aider les Iraquiens à instaurer une démocratie », a expliqué le Représentant des Etats-Unis.
Outre les activités de la force multinationale pour apporter « une grande aide humanitaire et des ressources de reconstruction très spécialisées », notamment pour la reconstruction des ponts et des réseaux ferroviaires, John Danforth a notamment souligné le rôle de la force multinationale dans « la formation, l'équipement et l'encadrement des forces de sécurité iraquiennes », qui comptent actuellement 116 240 personnes formées et équipées, soit près du triple des effectifs, depuis le dernier rapport.
« Alors que nous assurons cette sécurité, nous appelons instamment l'ONU à accroître son personnel sur le terrain », a insisté John Danforth, soulignant « qu'un appui supplémentaire de la part de l'ONU est essentiel pour l'avenir de l'Iraq et notamment pour les élections, le mois prochain ».
La résolution 1546 (2004), a-t-il rappelé, « autorise une entité distincte à assurer la sécurité de la présence des Nations Unies en Iraq ».
« En son absence, les soldats des États-Unis ont accompli le travail », a-t-il affirmé.
L'ambassadeur des Etats-Unis a salué l'intention manifestée par plusieurs gouvernements de « contribuer à cette entité de sécurité distincte, autorisée par la résolution », exprimant l'espoir que le groupe serait opérationnel d'ici à janvier 2005.
Rappelant par ailleurs que l'ONU avait également « pris des mesures importantes pour assurer la propre sécurité de son personnel, en prévoyant et en formant une importante unité de gardes et en s'occupant en détail de la sécurité de son personnel », John Danforth a appelé « instamment les donateurs à intervenir, en fournissant des contingents et des ressources financières » (voir notre dépêche du 5 novembre et du 21 octobre 2004).
« C'est avec beaucoup d'espoir que nous attendons les élections du 30 janvier en Iraq. Ces élections ne constitueront pas la fin d'un processus mais plutôt son début, pas important dans le développement d'une nation démocratique », a-t-il conclu.
Interrogé aujourd'hui sur le rôle de l'ONU dans le maintien de la sécurité lors des élections, le Représentant spécial du Secrétaire général, Ashraf Jehangir Qazi, a indiqué, lors d'une conférence de presse qui s'est tenue au Siège de l'ONU à New York à l'issue de la séance du Conseil de sécurité, que cette question relevait de la responsabilité du Gouvernement intérimaire et de la force multinationale.
« C'est à eux qu'incombe la responsabilité de créer des conditions de sécurités favorables au processus politique. Ce n'est pas notre rôle que d'assurer la sécurité pour le processus politique », a-t-il souligné.
« Nous opérons avec une structure très légère, en raison de la situation sécuritaire. Nous avons augmenté les effectifs en raison des besoins, et non pas de l'amélioration de la situation », a rappelé Ashraf Qazi, qui a souligné : « nous sommes très sensibles à notre responsabilité » dans le cadre du processus électoral (voir sur l'exposé et la conférence de presse de M. Qazi, notre dépêche d'aujourd'hui)