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La Côte d'Ivoire respectera la résolution du Conseil de sécurité, affirme son représentant à l'ONU

La Côte d'Ivoire respectera la résolution du Conseil de sécurité, affirme son représentant à l'ONU

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Au lendemain de la première réunion du Comité du Conseil de sécurité chargé de l'application des sanctions contre la Côte d'Ivoire, qui doivent entrer en vigueur le 15 décembre, son ambassadeur à l'ONU a déclaré que son pays respecterait la résolution et appelé à la création d'une commission d'enquête indépendante sur les événements survenus début novembre.

Au lendemain de la première réunion du Comité du Conseil de sécurité chargé de l'application des sanctions contre la Côte d'Ivoire qui doivent entrer en vigueur le 15 décembre, son ambassadeur à l'ONU a déclaré que son pays respecterait la résolution et appelé à la création d'une commission d'enquête indépendante sur les événements survenus début novembre.

Le Représentant permanent de la Côte d'Ivoire aux Nations Unies, M. Philippe Djangoné-Bi, a salué aujourd'hui, lors d'une conférence de presse au Siège de l'ONU, la médiation du Président sud-africain M. Thabo Mbeki, indiquant que le Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine se réunirait le 10 janvier 2005 à Addis-Abeba pour étudier son plan de sortie de crise.

Il a espéré à cet égard que l'Union africaine « n'interfèrerait » pas avec la mission de M. Mbeki et ne « compromettrait pas la traditionnelle solidarité africaine » qui, a-t-il estimé, a fait défaut lors de la récente réunion d'Abuja (Nigeria) sur la Côte d'Ivoire.

A la veille de l'adoption de la résolution du Conseil de sécurité imposant un embargo sur les armes à la Côte d'Ivoire, l'Union africaine, avait exprimé son soutien au projet de résolution lors d'une réunion au sommet, présidée par le Président du Nigeria et à laquelle participaient les présidents du Ghana, du Togo, du Burkina-Faso, du Gabon, le Secrétaire général de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) et le Représentant spécial du Secrétaire général de l'ONU pour la Côte d'Ivoire (voir notre dépêche du 15 novembre 2004).

Lors de sa conférence de presse, M. Djangoné-Bi a par ailleurs demandé la création d'une commission d'enquête indépendante sur les événements survenus début novembre dans son pays, estimant qu'une commission d'enquête internationale indépendante crédible et impartiale était indispensable pour rétablir la vérité sur les événements, ajoutant que si la France s'y opposait, c'est qu'elle avait quelque chose à cacher.

Le Représentant de la Côte d'Ivoire a appelé en outre à l'intégration des soldats de l'opération française Licorne au sein de l'ONUCI, dont il a estimé qu'elle devait avoir un commandement unifié, « comme toutes les autres missions des Nations Unies dans le monde », a-t-il précisé. Il s'est par ailleurs étonné du silence du Bureau des droits de l'homme de l'ONUCI sur les événements de début novembre.

M. Djangoné-Bi a également exigé le début du processus de désarmement, la restauration de l'intégrité territoriale de la Côte d'Ivoire, l'organisation du référendum constitutionnel sur les conditions d'éligibilité à la présidence de la République, la tenue, conformément aux Accords de Linas-Marcoussis et d'Accra III, d'élections libres et transparentes avant octobre 2005 et enfin la mobilisation de la communauté internationale pour la reconstruction d'une « Côte d'Ivoire unifiée, libre et démocratique ».

Dénonçant par ailleurs la « précipitation avec laquelle la France avait fait adopter par le Conseil de sécurité la résolution 1572 », il a cependant précisé que son pays respecterait la résolution.

Cette conférence de presse intervient au lendemain de la première réunion du Comité du Conseil de sécurité créé en vertu de la résolution 1572 (2004), présidée par l'ambassadeur de l'Allemagne, Günter Pleuger, avec pour mandat de surveiller la mise en œuvre des mesures imposées à la Côte d'Ivoire par la résolution.

Ces mesures visent notamment un embargo sur les armes, qui a pris effet avec l'adoption de la résolution le 15 novembre dernier, une interdiction de voyager ainsi qu'un gel des avoirs concernant certaines personnes ou entités spécifiées dans la résolution.

La résolution prévoit qu'elles doivent prendre effet le 15 décembre 2004, « à moins que le Conseil de sécurité ne constate avant cette date que les signataires des Accords de Linas-Marcoussis et d'Accra III se sont acquittés de tous leurs engagements » et se sont engagés sur la voie de l'application intégrale de l'Accord de Linas-Marcoussis.

« Si ces mesures entrent en vigueur, le Comité établira et rendra publique la liste des personnes et entités visées », indique le communiqué diffusé par le Conseil de sécurité, qui indique que le Comité « attend avec intérêt de recevoir, d'ici au 15 février 2005, les rapports de tous les États concernés, et en particulier ceux de la région, sur les mesures qu'ils ont prises pour mettre en œuvre la résolution ».

imageRetransmission de la conférence de presse de l'ambassadeur de la Côte d'Ivoire[48 mins]