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Une vision régionale préconisée pour les missions de l'ONU en Afrique de l'Ouest

Une vision régionale préconisée pour les missions de l'ONU en Afrique de l'Ouest

Ahmedou Ould-Abdallah
La présence simultanée et contiguë de trois forces de l'ONU dans des pays voisins offre une chance unique d'adopter une approche intégrée du maintien de la paix en Afrique de l'Ouest, a affirmé le Représentant spécial du Secrétaire général pour la région qui réunissait, pour la première fois aujourd'hui, à Dakar, les chefs des missions de l'ONU en Sierra Leone, au Libéria et en Côte d'Ivoire.

« Alors que l'impact par delà les frontières des conflits en Afrique de l'Ouest s'accroît depuis plusieurs années », les récents événements en Côte d'Ivoire, entre autres, ont montré qu'il sera difficile d'arriver à une paix durable dans la région sans une approche régionale de la gestion des crises et du règlement des conflits, a affirmé aujourd'hui le Représentant spécial du Secrétaire général pour l'Afrique de l'Ouest, Ahmedou Ould-Abdallah à la première réunion organisée par son Bureau des commandants des forces de l'ONU dans la région, qui se tenait à Dakar, au Sénégal.

« Les mouvements massifs et sans entrave d'armes et de combattants à travers les frontières des Etats crée et consolide des zones frontalières d'instabilité et d'illégalité où l'autorité formelle de l'Etat est souvent remise en cause » et ignorée, a-t-il rappelé à cette réunion qui rassemblait, selon le communiqué du Bureau du Représentant spécial publié aujourd'hui, le chef de la MINUSIL, la Mission des Nations Unies en Sierra Leone, le major-général Sajjad Akram du Pakistan, le chef de la MINUL, la Mission des Nations Unies au Libéria, le lieutenant-général Daniel Opande du Kenya et le chef de l'ONUCI, l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire, le major-général Abdoulaye Fall du Sénégal.

« Cet environnement spécifique appelle des « recettes spécifiques pour la paix », a estimé Ahmedou Ould-Abdallah, qui a précisé que tout en tenant compte des mandats respectifs de chaque mission en Afrique de l'Ouest, le Bureau du Représentant spécial du Secrétaire général pour l'Afrique de l'Ouest (UNOWA selon son acronyme anglais) visait aussi à intégrer une approche sous-régionale dans leurs stratégies et activités.

« Cette approche devrait comprendre non seulement les pays en guerre mais aussi les Etats qui souffrent de l'impact des conflits dans leur voisinage ». Le poids des réfugiés et de ceux qui rentrent chez eux, qui constituent un poids important pour les pays d'accueil et génère des tensions au sein des communautés, comme par exemple en Guinée Forestière, a souligné le Représentant spécial.

Ahmedou Ould-Abdallah a préconisé de passer d'une approche traditionnelle d'endiguement de la violence à un engagement actif afin de prévenir les affrontements, saluant à cet égard l'initiative des commandants rassemblés à Dakar qui vise à développer des scénarios opérationnels et à créer des capacités d'action rapide, notamment grâce à une force de réserve régionale.

Il a aussi cité le partage de ressources limitées entre les missions et la coordination notamment en cas de poursuite à travers les frontières.

« La présence simultanée et contiguë de trois forces de l'ONU dans des pays voisins offre une chance unique d'adopter une approche intégrée au maintien de la paix », a conclu le Représentant spécial.