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Soudan : pas de soutien «fondé sur des promesses creuses », selon l'Envoyé de l'ONU

Soudan : pas de soutien «fondé sur des promesses creuses », selon l'Envoyé de l'ONU

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Si les parties engagées dans le conflit qui ravage le Darfour ne respectent pas leurs promesses, elles devront « répondre de leurs actes devant le Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine et devant le Conseil de sécurité de l'ONU », a affirmé l'Envoyé de l'ONU à la suite du réengagement des parties réunies à N'Djamena de respecter les accords de cessez-le-feu mis à mal par des attaques récentes.

J'exhorte vivement tous les parties à faire en sorte que leur engagement [envers les termes de l'Accord de cessez-le-feu ainsi que des Protocoles d'Abuja du 9 novembre 2004] se « traduisent en mesures concrètes sur le terrain par une cessation immédiate des hostilités », a déclaré Jan Pronk à l'occasion de la réunion hier du Mécanisme conjoint de suivi de l'Accord de cessez-le-feu humanitaire de N'Djamena du 8 avril 2004, dans la capitale du Tchad.

« Je soutiens totalement la position de l'Union africaine (UA) sur cette question. Les parties doivent comprendre que ni l'Union africaine ni la communauté internationale ne sont prêtes à soutenir un processus fondé sur des promesses creuses », affirme Jan Pronk, selon le communiqué publié aujourd'hui par la Mission préparatoire des Nations Unies au Soudan, la mission politique établie par le Secrétaire général en vertu de la résolution du Conseil de sécurité 1547 (2004).

Jan Pronk, Représentant spécial du Secrétaire général pour le Soudan, a réitéré son appel aux mouvements rebelles, en particulier à l'Armée/Mouvement de libération du Soudan (SLM/A), afin qu'elle cesse immédiatement les hostilités militaires, indique le communiqué.

« Les récentes attaques de l'Armée de libération du Soudan contre les camps de Tawila et de Kalma étaient des représailles pour des griefs datant d'avant les Accords d'Abuja. Cela n'est pas acceptable. Les Protocoles d'Abuja devaient être un départ à zéro », a-t-il souligné, appelant par ailleurs le Gouvernement soudanais à faire preuve du maximum de retenue dans son recours aux bombardements aériens contre les mouvements rebelles (voir notre dépêche du 23 novembre 2004).

Le 19 novembre dernier, le Gouvernement du Soudan et John Garang, le leader de l'un des principaux mouvements rebelles, le Mouvement pour la libération du peuple soudanais (SPLM/A), ont signé à Nairobi, au Kenya, un mémorandum d'accord dans lequel ceux-ci s'engagent à conclure un accord définitif avant la fin 2005.

Ce dernier a été suivi par l'adoption d'une résolution par le Conseil de sécurité qui s'engage, si un tel accord est bel et bien signé, à appuyer le relèvement du Soudan et à envisager la création d'une opération de l'Organisation des Nations Unies à l'appui de la paix dans le pays (voir notre dépêche du 19 novembre 2004 et celle du 18 novembre 2004).

Jan Pronk a par ailleurs appelé toutes les parties à coopérer pleinement avec l'Union africaine et avec la Commission sur le cessez-le-feu. Il a les a également pressés de répondre sans délai à l'Union africaine qui a demandé d'une part au gouvernement soudanais un plan de neutralisation des milices armées et des Janjaouites, d'autre part aux rebelles de fournir des informations sur leurs positions.

« Si les parties entendent être prises au sérieux par la communauté internationale et être vues comme des partenaires fiables, elles doivent remplir leurs engagements. Les jours prochains constitueront un test de leur sérieux. S'ils ne respectent pas leurs promesses, ils doivent se rendre compte qu'ils devront répondre de leurs actes devant le Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine et devant le Conseil de sécurité de l'ONU », a affirmé Jan Pronk.