Les syndicats du personnel de l'ONU serrent les rangs autour du Secrétaire général

Les syndicats du personnel de l'ONU serrent les rangs autour du Secrétaire général

Kofi Annan
La soi-disant mise en cause du Secrétaire général est le fait d'interprétations erronées par les médias du projet de résolution élaborée par le Syndicat du personnel de l'ONU et il n'est en aucun cas question que le Secrétaire général démissionne, a affirmé aujourd'hui le porte-parole de l'ONU, tandis qu'à Genève comme à New York, les représentants du personnel affirmaient leur confiance en Kofi Annan, tout en maintenant leurs critiques à l'égard de certaines directions.

« Ne sombrons pas dans le ridicule avec cette histoire de démission. Je réalise qu'elle provient d'un certain segment des médias américains mais c'est hors de question », a riposté le porte-parole du Secrétaire général, Fred Eckhard, lors de sa rencontre avec la presse, en réponse à une question d'un journaliste qui lui demandait si le Secrétaire général de l'ONU avait l'intention de démissionner après le vote vendredi d'une motion de défiance à l'égard de certaines directions de l'ONU.

Le Conseil syndical new-yorkais a manifesté son mécontentement à l'égard des conclusions d'un rapport du Bureau des services de contrôle interne [BSCI] porté à sa connaissance la semaine dernière.

En revanche, le Conseil de coordination de Genève appuie la résolution adoptée vendredi par le syndicat de l'ONU à New York.

Le porte-parole a précisé, en réponse aux remarques d'un journaliste, que, dans le premier projet de résolution qu'il avait vu, le seul passage mentionnant le Secrétaire général était celui disant que le Syndicat « attirait l'attention de l'Assemblée générale et du Secrétaire général sur son manque de confiance à l'égard de certains directeurs de haut niveau. »

Par conséquent, a-t-il fait observer, « même le premier projet de résolution situait ses critiques à un niveau inférieur à celui du Secrétaire général »

« Le fait que la résolution finalement adoptée plus tard dans l'après- midi ait éliminé ce passage indique quelle était leur intention », a-t-il ajouté avant de rappeler que la responsable du Syndicat du personnel avait déclaré à une équipe de télévision que ses membres « avaient toute confiance dans le Secrétaire général » et que c'était également ce que venait d'exprimer du Conseil de coordination personnel de l'ONU à Genève.

Fred Eckhard a rappelé que toute l'affaire était partie de la façon dont la position du syndicat avait été reflétée par les agences de presse, jeudi dernier dans la soirée. « Le syndicat du personnel de l'ONU se retourne contre le Secrétaire général et n'a plus confiance en lui, voilà la présentation qui a circulé sur « les fils » des agences, jeudi soir », a-t-il souligné.

Fred Eckhard avait lu, un instant auparavant, une résolution adoptée aujourd'hui même par le Conseil de coordination du personnel à Genève, représentant, selon le communiqué en émanant, environ 4 000 membres du personnel. Le Conseil, réuni en séance extraordinaire, y exprime son inquiétude à l'égard de l'interprétation incorrecte faite par les médias de la résolution du Syndicat du personnel de l'ONU à New York et exprime sa totale confiance dans le Secrétaire général de l'ONU et lui apporte son appui.

A une autre question portantsur l'intention du Secrétaire général d'accéder à la requête formulée dans la résolution syndicale finalement adoptée vendredi, appelant à revenir sur la décision d'exonérer certains hauts directeurs de l'ONU, le porte-parole a répondu par la négative.

« Absolument pas. Il considère que l'affaire est close », a déclaré Fred Eckhard, ajoutant que Kofi Annan avait l'intention de parler aux représentants syndicaux et que d'autres hauts directeurs avaient proposé de faire de même dans le courant de la semaine.

Cependant, a-t-il poursuivi, « il considère que « l'affaire de Ruud Lubbers est close, qu'il a fait connaître son point de vue par l'intermédiaire de la Secrétaire générale adjointe à la gestion [Catherine Bertini] sur Dileep Nair et le BSCI. Enfin, il vous a expliqué sa décision sur Louise Fréchette, il y a un an et demi de cela. »

Interrogé sur la façon dont Kofi Annan entendait réagir au fait que le syndicat se plaigne de ne pas être associé au processus d'évaluation dans le cas de ces affaires, Fred Eckhard a répondu : « Il leur parlera du nombre de consultations qu'ils ont eu ou n'ont pas eu s'ils veulent soulever cette question. Il laisse ouvertes toutes les possibilités et répondra à toutes les questions qu'ils veulent soulever. »

« Il écoutera ce qu'ils ont à lui dire », a-t-il ajouté.

Fred Eckhard a également affirmé qu'il n'y avait eu aucune pression exercée sur le Conseil syndical pour qu'il édulcore sa résolution.