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Guatemala : fermeture d'une Mission pionnière de l'ONU

Guatemala : fermeture d'une Mission pionnière de l'ONU

La Mission de l'ONU au Guatemala, la MINUGUA, chargée depuis 1997 de vérifier des accords de paix qui avaient mis fin au « plus long conflit qui se soit déroulé en Amérique », a cessé d'exister hier lors d'une cérémonie au cours de laquelle le Secrétaire général a salué dans un message son rôle pionnier dans le maintien de la paix et engagé la société guatémaltèque à ouvrir une nouvelle phase de mise en oeuvre des accords de paix.

« La Mission de vérification des Nations Unies au Guatemala (MINUGUA) a été pionnière dans de nombreux domaines en Amérique centrale, que ce soit pour la multiplicité des facettes des opérations de maintien de la paix comme pour le rôle d'avant-garde joué par les 'commissions vérité' », a déclaré hier le Secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, dans un message transmis par le Secrétaire général adjoint aux affaires politiques, Kieran Prendergast, à l'occasion d'une cérémonie marquant la fermeture de la Mission, à Guatemala City.

« La Mission a été un exemple de réussite des activités de consolidation de la paix de l'ONU, apportant des leçons précieuses pour les opérations qui se déroulent dans le reste du monde », a-t-il estimé.

Mais avant tout, a-t-il ajouté, « ce sont les Guatémaltèques eux-mêmes qui doivent être fiers de ce qu'ils ont accomplis au cours des ans – ils ont mis fin à une ère de violences terribles, et ils continuent à mettre en oeuvre un véritable programme national ».

« La fermeture de la Mission ne doit pas être vue comme la fin du processus de paix mais plutôt comme le commencement d'une nouvelle phase, nécessaire, au cours de laquelle les acteurs nationaux assumeront la pleine responsabilité du suivi et de la promotion des accords de paix », a affirmé Kofi Annan.

« Certains graves problèmes continuent d'affecter la société guatémaltèque », notamment en matière de sécurité, d'inégalités et de discriminations, et le Gouvernement n'a pas rempli son obligation de payer des réparations aux victimes de guerre », a néanmoins souligné le Secrétaire général, mais « ces problèmes peuvent être réglés dans le cadre pacifique de la démocratie », a-t-il estimé.

La MINUGUA, opérationnelle depuis mars 1997, a eu pour mission de « vérifier le respect des dispositions de l'Accord pour un cessez-le-feu définitif, signé par le Gouvernement du Guatemala et l'Unité Révolutionnaire Nationale Guatémaltèque (UNRG), le 4 décembre 1996 ».

Cet accord prévoit la « cessation formelle des hostilités, la séparation des forces et la démobilisation des combattants de l'UNRG dans les zones de regroupement préparées à cet effet ».

Les négociations de paix entamées en 1994 avaient permis de mettre fin au « plus long conflit qui se soit déroulé en Amérique ».