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Le Timor-Leste encore dépendant de l'ONU dans certains domaines clefs

Le Timor-Leste encore dépendant de l'ONU dans certains domaines clefs

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Le Timor-Leste restera dépendant de l'assistance internationale au moins jusqu'en mai prochain, a estimé le Représentant spécial du Secrétaire général lors d'un exposé devant le Conseil de sécurité, précisant que le pays avait encore besoin des Nations Unies dans les domaines des finances et de la justice ainsi que pour la formation de la police et de l'armée.

Le Timor-Leste restera dépendant de l'assistance internationale au moins jusqu'en mai prochain, a estimé le Représentant spécial du Secrétaire général lors d'un exposé devant le Conseil de sécurité, précisant que le pays avait encore besoin des Nations Unies dans les domaines des finances et de la justice ainsi que pour la formation de la police et de l'armée.

« La situation sur le terrain au Timor-Leste ne justifie pas de modification des tâches assignées à la Mission de l'ONU ni de réduction de sa taille », a affirmé Sukehiro Hasegawa, Représentant spécial du Secrétaire général pour le Timor-Leste, lors d'un exposé de présentation du rapport du Secrétaire général, ce matin devant le Conseil de sécurité.

Si la situation sécuritaire est demeurée stable, le principal point d'achoppement a été la répression, le 20 juillet dernier, d'une manifestation d'ex-combattants pour l'indépendance, a rappelé M. Hasegawa, qui a souligné que le Gouvernement avait rapidement pris des mesures pour répondre à leurs revendications.

« Le Premier ministre Alkatiri a d'ailleurs réitéré, le 26 octobre dernier, son soutien à un programme reconnaissant leur contribution », a noté le Représentant spécial, qui a estimé que l'assistance internationale serait cruciale pour régler cette question qui pouvait être une source d'instabilité interne.

« La Commission électorale nationale et le Secrétariat technique de l'administration électorale ont continué de préparer les élections des chefs et des 'conseils des Suco' » [autorités locales], a noté le Représentant spécial, qui a déclaré avoir entendu des centaines de villageois exprimer « leur attachement au droit de voter pour les candidats librement et sans crainte d'intimidation ».

Dans le domaine de la protection des droits, Sukehiro Hasegawa a estimé que l'incapacité du Parlement national à désigner un Provedor (Médiateur) pour les droits de l'homme et la justice, constitue un échec.

Ce point et le vote d'une loi sur le droit de réunion et de manifestation et la transparence dans les opérations financières de l'Etat, notamment dans le secteur du pétrole, constitueront des tests pour le Gouvernement, a-t-il affirmé.

Abordant la mise en oeuvre du mandat de la MANUTO, la Mission d'assistance des Nations Unies au Timor oriental, le Représentant spécial a fait part des progrès accomplis, mais a aussi noté la dépendance envers l'assistance internationale.

Ainsi que le note le rapport du Secrétaire général, « en dépit des progrès remarquables accomplis au cours de la phase de consolidation de la MANUTO, le Timor-Leste n'a pas encore atteint le seuil critique d'autonomie ».

Le rapport précise notamment que « l'administration publique – en particulier les secteurs financier, bancaire et judiciaire – reste faible et fragile. Certains des 58 conseillers civils de la MANUTO, qui fournissent un appui critique et qui ne devraient à présent assurer que l'encadrement, continuent aujourd'hui d'exercer des fonctions d'exécution dans des institutions clef ».

Aussi, a estimé Sukehiro Hasegawa, « il est clair que la poursuite d'une forme d'assistance internationale sera indispensable dans les secteurs des finances et de la justice, au-delà de mai » 2005.

Cette assistance sera aussi nécessaire dans le domaine du maintien de l'ordre. Ainsi que le note le Secrétaire général dans son rapport, « la police nationale du Timor-Leste (PNTL) continue de faire face à de graves problèmes, notamment un manque de compétences et de valeurs professionnelles, d'expérience en matière de maintien de l'ordre, de matériel et d'infrastructures nécessaires, et de capacités en matière de gestion et de coordination ».

En particulier, « certains des officiers de police continuent de faire preuve de peu de respect à l'égard des droits de l'homme » », a déclaré Sukehiro Hasegawa, qui s'est déclaré convaincu de la nécessité de « conserver les effectifs autorisés de 157 membres de la police civile au cours des six mois à venir ».

Il a aussi appuyé la recommandation formulée par le Secrétaire général concernant l'appui à l'armée, celui-ci indiquant dans son rapport que « les 42 officiers de liaison sont toujours nécessaires pour faciliter les contacts entre les organismes chargés de la sécurité aux frontières et suivre l'évolution de la situation en matière de sécurité ».

C'est également le cas des 477 militaires sur le terrain, a ajouté le Représentant spécial.

Abordant enfin la question de la stratégie de sortie, Sukehiro Hasegawa a indiqué au Conseil de sécurité que les huit groupes de travail, mis en place pour répondre aux préoccupations formulées par les Etats Membres, avaient déjà identifié certaines mesures spécifiques à cette fin. Ces groupes comprennent plus de 150 membres, parmi lesquels des diplomates, des représentants du Gouvernement, des Nations Unies, des institutions de Bretton Woods et de la société civile.

Ces rapports devraient être prêts d'ici au 15 janvier afin que leurs recommandations soient reflétées dans le prochain rapport du Secrétaire général, en février, a déclaré le Représentant spécial, qui a précisé qu'elles seraient également prises en compte pendant la conférence des donateurs pour le Timor-Leste, que le Premier ministre a accepté d'avancer à la fin du mois de mars, au lieu du mois de juin comme cela avait été initialement prévu.

imageRetransmission de la séance du Conseil de sécurité[2 h 40 mins]