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FAO : des fonds britanniques engagés dans la lutte contre la culture afghane du pavot

FAO : des fonds britanniques engagés dans la lutte contre la culture afghane du pavot

Champs de pavot
L'agence pour l'alimentation et l'agriculture de l'ONU annonce aujourd'hui que la Grande-Bretagne s'est engagée à financer à hauteur de 6,83 millions de dollars un programme visant à éradiquer la production d'opium en Afghanistan en développant des moyens de subsistance alternatifs.

L'apport de fonds britannique concerne la première phase d'un programme de 25,5 millions de dollars, engageant plusieurs bailleurs de fonds sur cinq ans. Ce programme, développé par l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), a pour objectif de promouvoir la diversification des moyens de subsistance dans les communautés dépendantes de la production de pavot.

Ciblant plus de 1,5 million de personnes, l'action de la FAO s'inscrit dans la lignede la stratégie nationale de contrôle des drogues en Afghanistan qui vise à éradiquer la culture illicite de pavot d'ici à 2013, indique un communiqué de l'agence diffusé aujourd'hui.

"Ce n'est pas par choix que des agriculteurs afghans cultivent le pavot. Il n'y a aucune autre alternative intéressante actuellement pour leur procurer un revenu similaire", a déclaré John Dixon du Service de la gestion, de la commercialisation et du financement agricoles de la FAO.

La rentabilité de la production d'opium à des prix tournant autour de 283 dollars le kilo est difficile à battre: le pavot rapporterait environ huit fois plus de revenus par hectare que le blé, tout en utilisant moins d'eau et d'intrants.

L'Afghanistan est le plus grand producteur de pavot dans le monde, comptant pour plus des deux tiers de la production d'opium mondiale, selon le Bureau des Nations Unies pour le contrôle des drogues et la prévention du crime. La récolte de 2003, de 3 600 tonnes, a été la deuxième plus importante récolte enregistrée jusqu'ici dans le pays.

Des cultures horticoles comme les pistaches, les agrumes, les figues, les dattes et les amandes totalisaient auparavant 30 à 50% des revenus des exportations de l'Afghanistan. Aujourd'hui, les exportations horticoles sont négligeables et plusieurs opérations horticoles n'existent plus.

Le rétablissement des capacités de transformation post-récolte pour des produits afghans selectionnés tels que des fruits à coque de haute qualité et des fruits séchés offre une opportunité d'amélioration des moyens de subsistance, selon M. Dixon.

"Ce projet est un point de départ", a-t-il ajouté. "Il prépare le terrain à une initiative de longue haleine qui nécessitera un engagement et un soutien supplémentaires afin d'obtenir un impact durable sur la culture illicite du pavot. A l'avenir, les fonds attribués par d'autres bailleurs de fonds permettront l'expansion de ces activités à partir des leçons tirées de cette phase pilote."