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UNICEF : bilan de la conférence de Bangkok sur l'exploitation sexuelle des enfants

UNICEF : bilan de la conférence de Bangkok sur l'exploitation sexuelle des enfants

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Alors que se mettent en place des accords multilatéraux pour lutter contre l'exploitation sexuelle des enfants, les pays de la région Asie-Pacifique, qui concluaient aujourd'hui une réunion à Bangkok, ont fait le point des progrès accomplis, notamment en permettant aux populations locales de résister aux exploiteurs.

Une réunion de trois jours convoquée à Bangkok, en Thaïlande, réunissant plus de 20 gouvernements de la région Asie-Pacifique a permis d'avancer dans la lutte contre l'exploitation commerciale des enfants, indique aujourd'hui un communiqué du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) (en anglais).

La réunion, qui se termine aujourd'hui, a été l'occasion, pour les représentants des gouvernements mais aussi de la société civile et des jeunes de faire le point sur une série de nouvelles initiatives et d'améliorations aux mesures mises en place pour protéger les enfants de l'exploitation commerciale, pour assister les victimes et punir ceux qui les exploitent, indique l'UNICEF.

Le 29 octobre dernier, le Cambodge, la Chine, le Laos, le Myanmar, la Thaïlande et le Vietnam ont signé à Yangon, au Myanmar, le premier mémorandum d'accord contre le trafic d'êtres humains (voir notre dépêche du 29 octobre), portant sur la prévention du trafic, le rapatriement, la réinsertion et le traitement humain des victimes, l'extradition et la poursuite des auteurs d'exploitation.

L'UNICEF précise que d'autres mémorandums sont en cours de négociation dans la région.

Par ailleurs, indique le communiqué, des efforts sont entrepris pour lutter contre la prostitution des enfants dans leur pays d'origine. Ainsi, aux Philippines et en Thaïlande, des projets communautaires ont permis de donner à la population locale et aux enfants eux-mêmes les moyens de résister à l'exploitation, notamment en leur donnant une conscience plus aiguë des droits des enfants et des méthodes des exploiteurs.

« Des systèmes locaux de suivi permettent à la population de signaler les abus, tandis que les autorités locales ont été formées à réagir avec plus de sensibilité et davantage d'efficacité », indique l'UNICEF.

Malgré les progrès, l'absence de données fiables reste un obstacle important à la mise en oeuvre de mesures bien ciblées et efficaces pour mettre fin à l'exploitation sexuelle commerciale des enfants, indique l'agence de l'ONU qui précise que la réunion de Bangkok a aussi donné l'occasion de présenter les nouvelles recherches en la matière.

Une étude menée au Laos (République démocratique populaire lao) a ainsi permis de révéler l'étendue du problème de l'exploitation sexuelle des enfants (voir notre dépêche du 27 octobre), tandis que les mariages forcés continuent d'alimenter le trafic d'enfants en Papouasie Nouvelle-Guinée et dans les îles du Pacifique, indique le communiqué.

Il a également été abordé à la conférence de Bangkok, la question des stratégies permettant d'arrêter la croissance exponentielle de l'offre et de la demande de la pornographie infantile sur Internet, facilitée par les nouvelles technologies des caméras et appareils de photo numériques et de la téléphonie mobile.

« Les législations nationales ne suivent pas », précise l'agence de l'ONU pour l'enfance, qui souligne que la plupart des pays de la région ne dispose pas de lois visant spécifiquement la pornographie infantile. Peu de pays considèrent que la possession de tels documents est une infraction grave, ce qui fait que l'utilisateur final n'est pas réprimé alors que c'est lui qui alimente la demande conduisant au trafic.

Les enfants présents lors de la réunion ont souligné les carences existantes et plaidé pour la prise de décision au plus haut niveau, notamment la mise en place d'accords transfrontière, indique le communiqué de l'UNICEF.