FAO : les insectes, ressource alimentaire et économique en Afrique centrale

Les chenilles font déjà partie de l'alimentation de nombreuses personnes en Afrique centrale, selon une étude de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) publiée aujourd'hui qui précise qu'environ 85% des personnes interrogées en République Centrafricaine, 70% en République démocratique du Congo et 91% au Botswana consomment des chenilles.
« Les insectes comestibles issus de la forêt sont une importante source de protéines et, contrairement à ceux des champs agricoles, ils ne contiennent pas de pesticides », indique Paul Vantomme, expert de la FAO pour la forêt, dans un communiqué diffusé aujourd'hui .
« En raison de sa valeur nutritionnelle élevée, la farine de chenilles est, dans certaines régions, incorporée dans la bouillie donnée aux enfants afin de contrer la malnutrition », précise-t-il. "Contrairement à ce que beaucoup peuvent penser, les chenilles ne sont pas considérées comme une denrée alimentaire d'urgence mais sont une partie intégrale de l'alimentation dans plusieurs régions, selon les disponibilités saisonnières. Elles sont consommées comme des mets délicats", a-t-il ajouté.
La collecte d'insectes comestibles est également une bonne source de revenus, indique également le communiqué de la FAO qui ajoute qu'il existe un commerce transfrontière d'insectes comestibles significatif, non seulement dans les pays d'Afrique centrale mais également au Soudan et au Nigeria.
Sur une plus petite échelle, ils sont même exportés en France et en Belgique, deux pays qui, selon l'étude, importent, respectivement, environ 5 tonnes et 3 tonnes d'espèces de chenilles séchées chaque année de la République démocratique du Congo. Les exportations annuelles vers la Belgique sont évaluées à 41 500 dollars.