Le chef de l'agence pour les réfugiés palestiniens appelle son personnel à cesser la grève

Le chef de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNWRA), Peter Hansen, a appelé aujourd'hui les 4 000 membres du personnel local de Cisjordanie à mettre fin à la grève qui entrave la fourniture de l'accès d'urgence à 660 000 Palestiniens, interrompt les cours de 60 000 écoliers et met à mal la réputation de l'agence.

Peter Hansen, le Commissaire-général de l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNWRA selon son acronyme anglais), a exprimé aujourd'hui sa préoccupation croissante quant à la situation humanitaire de plus de 660 000 Palestiniens en Cisjordanie, en raison d'une grève menée par le personnel local de l'agence, indique un communiqué paru aujourd'hui.

« La grève menée par près de 4 000 membres du personnel local de l'agence empêche les réfugiés de bénéficier des services de base, notamment de l'assistance d'urgence », indique Peter Hansen, qui précise que l'absence de professeurs « affecte les quelque 60 000 écoliers qui fréquentent les 95 écoles de l'UNWRA en Cisjordanie alors que des centaines de jours de classe ont été perdus en raison d'autres interruptions causées par les couvre-feu ou des opérations de bouclage ».

Le syndicat du personnel de l'UNRWA pour le secteur s'est mis en grève le 11 octobre dernier en raison de revendications salariales, a rappelé aujourd'hui le porte-parole de l'ONU à New York.

Dans son rapport d'activité de l'agence 2003-2004 présenté le 1er novembre à la Quatrième Commission de l'Assemblée générale, Peter Hansen se félicitait du maintien d'un bon niveau dans les classes et de la réalisation de la parité entre filles et garçons, obtenus par un service qui éduque près de 500 000 écoliers, emploie 73% du personnel de l'agence et représente 60% de son budget.

Peter Hansen s'est aussi déclaré inquiet « du déni opposé à l'accès des réfugiés aux soins de santé d'urgence» ainsi que des conséquences du retard pris dans les vaccinations, indique le communiqué de l'UNWRA, qui met en avant la situation des personnes atteintes de maladies chroniques privées des médicaments fournis par l'agence et du service des ambulances.

« L'agence est très préoccupée par la détérioration des conditions sanitaires dans les camps de réfugiés où les déchets solides commencent à constituer poser un véritable risque de santé publique », indique l'Office pour les réfugiés de Palestine.

Ce dernier explique que la grève a interrompu la distribution de rations alimentaires aux réfugiés les plus pauvres, les quelque 38 000 personnes qui bénéficient du programme des réfugiés en « situation particulièrement difficile », ainsi qu'aux milliers de personnes qui bénéficient du programme alimentaire d'urgence.

Le Commissaire général de l'agence a appelé « tous les membres du personnel de l'UNWRA en Cisjordanie à placer au-dessus de toute autre considération l'intérêt de la population réfugiée ».

Selon le communiqué, « la direction de l'agence n'a jamais fermé la porte aux négociations et se déclare disposée à considérer les exigences légitimes qui pourraient être présentées, une fois que la grève sera terminée ».

« Le respect et l'admiration générale que suscite le personnel de l'UNWRA est mis à mal par cette indifférence apparente à l'égard des besoins de la communauté des réfugiés au service de laquelle ils se trouvent » a déclaré le Commissaire général de l'Office pour les réfugiés de Palestine.