Poursuite des combats en Côte d'Ivoire : les agences humanitaires de l'ONU inquiètes
Les agences éprouvent les plus grandes difficultés à poursuivre leurs opérations dans le contexte de l'offensive qui vient d'être lancée en Côte d'Ivoire, a indiqué aujourd'hui le porte-parole du Secrétaire général, Fred Eckhard, lors du point de presse qui a lieu quotidiennement à l'ONU à New York.
Elles s'efforcent de reprendre le cours de leurs activités en dépit des difficultés mais se disent très préoccupées par les conséquences humanitaires de ces nouveaux affrontements.
Fred Eckhard a indiqué que des combats ont éclaté hier aux abords des villes de Bouaké et de Korhogo (carte)tandis que les tensions s'accentuaient dans l'ensemble du pays forçant les agences à limiter les allers et venues de leur personnel.
Cinq véhicules de l'ONU ont été « confisqués par des groupes armés et un sixième détruit. Quant à l'acheminement des fournitures humanitaires, il a été sérieusement ralenti par les barrages routiers, a précisé le porte-parole.
Néanmoins, l'UNICEF (Fonds des Nations Unies pour l'enfance) a fait en sorte que les anciens enfants soldats se trouvant dans un centre de démobilisation, bénéficient de mesures de protection. De son côté, l'OMS, l'agence de l'ONU pour la santé, continue ses préparatifs en prévision de la campagne de vaccination anti-polio prévue pour le courant de ce mois.
Les agences chargées de l'aide alimentaire redoutent que la poursuite des hostilités n'empêche les populations d'accéder à leurs champs mettant ainsi en péril les récoltes, notamment celle du cacao, la principale source de revenus pour les populations rurales de l'Ouest et du Sud.
Le porte-parole a également indiqué que l'électricité avait été coupée dans toutes les zones contrôlées par les troupes rebelles des Forces nouvelles dans le Nord, ce qui entrave considérablement le fonctionnement des hôpitaux et ne manquera pas de provoquer des ruptures dans l'approvisionnement en eau potable, le système dépendant de l'alimentation en électricité.
Dans une déclaration à la presse effectuée hier par son président, l'ambassadeur des Etats-Unis, John Danforth, le Conseil de sécurité a indiqué que ses membres étaient activement mobilisés et qu'ils étudiaient «les actions à prendre », à la lumière des derniers développements et de la situation générale en Côte d'Ivoire (voir notre dépêche du 4 novembre.)