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L'information sur l'ONU compliquée par la conjoncture et contrainte à l'innovation

L'information sur l'ONU compliquée par la conjoncture et contrainte à l'innovation

Shashi Tharoor
Il aurait pu parler d'annus horribilis. Le responsable de la communication et de l'information de l'ONU s'est contenté de désigner les dissensions au sein du Conseil de sécurité, les attaques portées contre l'ONU et la raréfaction des ressources comme autant d'éléments ayant compliqué la tache du Département qu'il dirige et que celui-ci a réussi en partie à compenser en innovant.

Le Secrétaire général adjoint à la communication et à l'information, qui s'exprimait aujourd'hui dans le cadre d'une réunion de la Quatrième Commission de l'Assemblée générale chargée des questions politiques spéciales et de la décolonisation consacrée à l'information, a souligné que la tâche du Département de l'information avait été compliquée au cours des mois écoulés par les désaccords suscités au sein du Conseil de sécurité par la question iraquienne et les récentes attaques des médias contre l'intégrité des Nations Unies et de ses cadres.

Shashi Tharoor a rappelé que les objectifs du Département demeuraient inchangés, mais que les défis étaient plus difficiles à relever et encore amplifiés par la baisse des ressources disponibles et la multiplication des mandats.

A cette situation, le Département a répondu par des initiatives telles que celle des « Dix Sujets dont le monde devrait davantage entendre parler », expliquant qu'une telle démarche avait pour but d'informer sur des problèmes jugés importants par l'ONU, la tragédie des orphelins du VIH/sida en Afrique australe par exemple ou encore la situation explosive en République centrafricaine, qui avaient été éclipsés par des événements tels que la guerre en Iraq.

Il s'est dit particulièrement satisfait des retombées médiatiques qui en avaient résulté, de nombreux articles portant sur ces sujets négligés étant parus dans des publications de renom telles que, entre autres, The International Herald Tribune et le Corriere della Sera et des reportages leur étant consacrés ayant été diffusés sur de grandes chaînes internationales.

Les préoccupations du Département, qui reflètent en cela celles de l'ONU, sont désormais tournées vers la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement et le DPI se propose de continuer à sensibiliser la presse à ces Objectifs, tout en s'efforçant parallèlement de s'adresser directement aux peuples du monde entier, a-t-il précisé.

Le Secrétaire général adjoint de l'ONU a fait observer que les activités dans le domaine de l'information et de la communication se heurtaient aux limites budgétaires auxquelles le DPI était astreint. C'est ainsi, a-t-il indiqué, que les sondages d'opinion internationaux, un moyen efficace d'évaluation, n'étaient pas accessible de façon systématique au Département en raison de leur coût prohibitif.

Une des façons de contourner le problème est de trouver des partenaires qui acceptent d'effectuer ces sondages pro bono, a-t-il indiqué, citant en exemple le cas de la société Zogby International qui avait accepté d'inclure six questions relatives aux objectifs du Millénaire pour le développement à un sondage destiné aux pays arabes.

M. Tharoor a évoqué les Centres des Nouvelles de l'ONU comme faisant partie des mesures novatrices permettant de rendre les informations et les produits du DPI disponibles dans toutes les langues de l'Organisation.

Toutefois, là encore, a-t-il indiqué, l'obstacle principal auquel le DPI était confronté pour atteindre la parité linguistique notamment sur le Web demeure l'insuffisance du financement. Il a évoqué, dans le même ordre d'idées, les difficultés auquel était confronté cette année le département dans la couverture de l'Assemblée générale en raison du gel du recrutement du personnel d'appui.

Ayant dû renoncer à l'apport de plus de 35 intérimaires recrutés normalement pour faire face à la multiplication des demandes durant cette période de l'année, il a expliqué que cette situation entraînait des retards dans la distribution des communiqués de presse, des photos et des cassettes audio ou vidéo. Il a souhaité que les Etats Membres envisagent de lever ce gel dans le cas des organes législatifs appropriés.