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Le Secrétaire général prévoit un rôle accru de l'ONU en Somalie

Le Secrétaire général prévoit un rôle accru de l'ONU en Somalie

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Une étape déterminante au plan politique a été franchie avec l'investiture du Président somalien, mais ces efforts doivent être soutenus par la communauté internationale, indique le dernier rapport du Secrétaire général sur la Somalie, qui prévoit un renforcement du rôle et de la présence des Nations Unies en vue de la consolidation de la paix, de manière progressive et en collaboration avec le nouveau gouvernement.

« Les progrès observés au cours des dernières semaines à la Conférence de réconciliation nationale en Somalie sont dignes d'éloges. Je suis reconnaissant aux États membres de l'Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) des efforts qu'ils ont déployés sous la direction du Kenya pour aider les Somaliens à conclure les accords nécessaires au rétablissement de la paix et de la stabilité dans le pays », affirme le Secrétaire général dans son dernier rapport au Conseil de sécurité sur la Somalie.

Le 14 octobre dernier, Kofi Annan avait rendu hommage à l'investiture du Colonel Abdullahi Yusuf Ahmed au poste de Président de transition de la Somalie, salué comme un « un événement véritablement significatif et porteur d'espoir » pour un pays en proie à la violence et dépourvu de structures de gouvernance nationales efficaces depuis plus de 10 ans (voir notre dépêche du 14 octobre).

Dans son dernier rapport, le Secrétaire général engage à nouveau « les dirigeants somaliens à saisir cette occasion pour [...] pour appuyer de bonne foi le nouveau gouvernement fédéral de transition qui doit être constitué ».

« L'appui fourni par la communauté internationale ne suffit pas à régler tous les problèmes » ajoute-t-il. Toutefois, « les Somaliens eux-mêmes doivent s'attaquer sérieusement à la tâche s'ils veulent rétablir la paix et la stabilité dans le pays ».

Kofi Annan s'attache dans son rapport à rendre hommage aux efforts financiers et politiques de l'Union européenne ainsi que de l'Union africaine et de la Ligue des États arabes « pour soutenir le rétablissement de la paix et de la sécurité en Somalie ».

« La volonté manifestée par l'Union africaine de déployer des observateurs en Somalie est une initiative appréciée. La communauté internationale devrait soutenir la mission de l'Union africaine, et notamment ses aspects concernant le désarmement, la démobilisation et la réinsertion » souligne-t-il.

Il insiste par ailleurs sur l'importance de la planification en cours, avec la participation du Bureau politique des Nations Unies pour la Somalie, de l'équipe de pays des Nations Unies, de l'Organe de coordination de l'aide à la Somalie, de la Commission européenne et de la Ligue des États arabes, de l'élaboration d'un cadre de consolidation de la paix, ainsi que l'y invitait le Conseil de sécurité le 31 octobre 2001 et le 25 février 2004, en vue de mettre en place un « programme d'assistance rapide ».

« Le financement et la mise en œuvre d'un tel programme revêtiront une importance cruciale pour le Gouvernement fédéral de transition somalien qui doit s'établir et commencer à étendre son autorité à tout le pays. J'engage la communauté internationale à apporter rapidement un appui généreux à ce programme » souligne Kofi Annan.

Pour l'avenir, indique le Secrétaire général, « au stade actuel d'avancement du processus de paix en Somalie, il faudra vraisemblablement prévoir un renforcement du rôle et de la présence des Nations Unies en vue de la consolidation de la paix, afin d'aider les parties somaliennes à mettre en œuvre leur accord ».

« Simultanément, il est clair que tout renforcement du rôle joué par l'Organisation en Somalie devra être progressif, et devra tenir compte du résultat des discussions avec le nouveau Gouvernement », souligne Kofi Annan, qui propose, en attendant ses recommandations à cet égard et les décisions du Conseil, « que les ressources mises à la disposition du Bureau politique des Nations Unies pour la Somalie pour 2004-2005 soient maintenues à leur niveau actuel ».

« À ce stade critique du processus de paix, je ne peux que réitérer qu'il est crucial que les progrès accomplis sur le plan politique s'accompagnent d'efforts sérieux de la part des dirigeants somaliens pour améliorer tangiblement la sécurité sur le terrain », afin de garantir notamment « que l'accord politique et le Gouvernement constitué sur la base de cet accord bénéficient de l'entier appui de la population de la Somalie et de la communauté internationale ».

« Je fais appel à la communauté internationale pour qu'elle apporte un appui généreux au peuple somalien à ce stade critique de l'histoire de son pays », lance Kofi Annan soulignant que celui-ci « n'épargnait aucun effort pour sortir de la longue période de crise qu'il a traversée et rétablir la paix et la stabilité. » Il rappelle que l'Appel global interinstitutions révisé pour 2004 en faveur de la Somalie portait sur un montant total de 118 millions de dollars.

« En dépit de l'ampleur des besoins humanitaires en Somalie, les fonds reçus des donateurs restent limités », note le Secrétaire général qui précise qu'en 2004, « tant les organismes des Nations Unies que les ONG ont observé une baisse des contributions versées par certains donateurs clefs au titre de l'action humanitaire. »

A cet égard, le rapport met en lumière la complémentarité de l'action des organisations non gouvernementales (ONG) en Somalie: « Si les problèmes d'accès et de sécurité continuent de faire obstacle à une action humanitaire de grande envergure dans certaines régions, les organismes d'aide en Somalie travaillent depuis longtemps dans des conditions difficiles pour sauver des vies et créer des capacités au niveau local, et ils sont résolus à poursuivre leur action si les ressources nécessaires leur sont fournies. »