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Rapatriement par le HCR de Congolais réfugiés en Centrafrique

Rapatriement par le HCR de Congolais réfugiés en Centrafrique

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L'agence de l'ONU pour les réfugiés annonce aujourd'hui le lancement d'une opération de rapatriement de réfugiés originaires de la République démocratique du Congo se trouvant en République centrafricaine tandis qu'elle indique que les réfugiés de retour au Sud-Kivu ont pu rentrer dans leurs villages, sous escorte militaire.

L'agence de l'ONU pour les réfugiés annonce aujourd'hui le lancement d'une opération de rapatriement de réfugiés originaires de la République démocratique du Congo se trouvant en République centrafricaine tandis qu'elle indique que les réfugiés de retour au Sud-Kivu (carte)ont pu rentrer dans leurs villages, sous escorte militaire.

L'opération est périlleuse. Il s'agit, dans sa première phase, de rapatrier 2 247 réfugiés originaires de l'Equateur, une province située dans le Nord-ouest de la RDC sur un total estimé à 12 000, se trouvant en République centrafricaine (RCA).

« Ce qui, dans ce rapatriement impliquant un nombre relativement peu élevé [de rapatriés], présente des défis logistiques considérables, c'est d'opérer dans l'un des terrains les plus difficiles au monde », a indiqué (en anglais) aujourd'hui, le porte parole du Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), Ron Redmon, lors du point bi-hebdomadaire avec la presse ayant lieu à l'ONU à Genève.

« Les routes sont pratiquement non-existantes dans une région soumise régulièrement à des pluies torrentielles et où parcourir 100 Km peut prendre jusqu'à 10 heures par la route », a-t-il expliqué.

Pour toutes ces raisons, le HCR a prévu d'utiliser toutes les ressources envisageables : des bateaux pour traverser l'Oubangui, le fleuve qui sépare la RCA de la RDC, des camions pour circuler à travers les épaisses forêts et des avions quand des terrains d'atterrissage acrobatiques existent et qu'aucun autre moyen d'accès n'est possible.

Un premier groupe de 100 Congolais quittera, demain mercredi, le camp de réfugiés de Molangue en RCA en direction de la ville de Libenge en RDC (carte). Une halte est prévue au centre de transit de Batanga, à la frontière entre les deux pays, où une cérémonie marquant le démarrage du programme de rapatriement doit se dérouler en présence de représentants des gouvernements de la RCA et de la RDC, a précisé Ron Redmon.

Les Congolais présents en RCA ont fui les combats qui ont éclaté dans le Nord-ouest de la RDC lors de la rébellion de 1998 contre le gouvernement de Laurent Kabila. Cette première phase du rapatriement orchestré par le HCR ne prévoit d'organiser des retours qu'à destination de la province de l'Equateur, que l'agence estime présenter les conditions de sécurité requises.

Elle prévoit d'avoir achevé ce rapatriement d'une première vague de 2 247 personnes d'ici à la fin de l'année, au rythme de 100 retours par jour, transportés d'abord à Libenge et dans les villages alentours, puis à Gemena plus loin à l'est et enfin dans les secteurs encore plus éloignés de Gbadolite et Mbandaka.

A l'autre extrêmité de la RDC, dans la province orientale du Sud-Kivu, le calme règne à Uvira, une localité où le retour de 1 300 réfugiés congolais en provenance du Burundi, la semaine dernière, avait suscité de vives réactions, a par ailleurs indiqué Ron Redmon.

Après quelques jours passés au centre de transit, ils sont retournés dans leurs villages sous protection militaire et, dans quelques cas « particulièrement vulnérables », ont été transportés chez eux par hélicoptère.

« Des informations récentes indiquent que l'ambassade de la RDC au Burundi a reçu des demandes émanant de 500 Congolais supplémentaires qui souhaitent rentrer dans leur pays », a précisé le porte-parole du HCR qui a précisé que, bien que l'agence n'encourage pas les retours car elle continue à penser que le Sud-Kivu n'est toujours pas sûr, elle a dépêché du personnel d'urgence à Uvira pour surveiller la situation et a mis en place un programme d'aide en coopération avec d'autres agences pour aider les nouveaux Congolais qui seront effectivement de retour.