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La famille en première ligne contre la pauvreté, préconise un responsable de l'ONU

La famille en première ligne contre la pauvreté, préconise un responsable de l'ONU

José Antonio Ocampo
Dix ans après le premier grand sommet sur le développement social, la pauvreté et la faim, déclarées économiquement injustifiables et moralement inacceptables, persistent faute de la volonté et du courage qui pourraient les éradiquer, selon le Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, qui a rappelé aujourd'hui le rôle central de la famille dans ce combat.

« Nous sommes une fois de plus rappelés à notre devoir urgent de lutter contre la pauvreté », a rappelé le Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales de l'ONU, José Antonio Ocampo, ouvrant une table ronde organisée dans le cadre des célébrations de la 12e Journée mondiale contre la pauvreté .

Lors des deux grandes conférences de la décennie, le Sommet mondial pour le développement social de Copenhague de 1995 et la Sommet du Millénaire de 2000, « les dirigeants du monde ont reconnu que la persistance de l'extrême pauvreté et de la faim était économiquement injustifiable et moralement inacceptable, en l'état des progrès économiques et technologiques du monde actuel », a rappelé M. Ocampo.

Ni la technologie, ni l'argent, ni la géographie ne sont des obstacles, ont admis les dirigeants mondiaux, mais plutôt le manque de volonté et de courage, a poursuivi le Secrétaire général adjoint.

« Dix ans plus tard, il est évident qu'une croissance durable et largement partagée reste critique pour la réduction de la pauvreté », a-t-il souligné, mais d'autres aspects fondamentaux ont été introduits, tels que « l'emploi, l'éducation, la santé et l'intégration sociale ».

Un des messages forts du Sommet social a été l'appel à un développement centré sur la population, a poursuivi M. Ocampo. « Ce sont les populations, et l'amélioration de leur conditions de vie dans la dignité et la liberté » qui sont les « objectifs ultimes des politiques publiques pour le développement social ».

« Cette approche est fondée sur trois questions clefs : l'élimination de la pauvreté, la création d'emploi et l'intégration sociale », a-t-il déclaré, ajoutant que, malgré le rôle évident que pouvait jouer la famille dans la réalisation de ces objectifs, en fournissant un appui en premier et en dernier ressort, son caractère central a souvent échappé à l'attention des décideurs.

Il a précisé que le Département des affaires économiques et sociales, par le biais de la Division des politiques sociales, entendait remédier à cela en assurant la promotion d'une approche intégrée de la perspective familiale.

M. Ocampo a rendu hommage à cet égard au rapport établi par l'organisation non gouvernementale (ONG) ATD Quart monde, intitulé « Comment la pauvreté sépare les parents et les enfants ».