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Elections afghanes : l'examen des plaintes des candidats a commencé

Elections afghanes : l'examen des plaintes des candidats a commencé

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Les enquêteurs électoraux indépendants mis en place par l'ONU à la demande du JEMB, l'institution administrant les élections en Afghanistan, ont indiqué, lors d'une conférence de presse, hier, qu'à l'heure où ils parlaient, 15 heures, heure de Kaboul, il leur restait six plaintes à examiner sur les 43 reçues de la part des candidats aux élections présidentielles et qu'une fois celles-ci étudiées, le décompte des voix pourrait commencer.

Dans l'intérêt du processus, a indiqué Craig Jenness, l'un des experts internationaux indépendants participant à la Conférence, nous avons décidé d'accorder 48 heures supplémentaires aux candidats pour déposer leurs plaintes, ce délai courant jusqu'à aujourd'hui, 14 octobre à 18 heures,

Sur la base de cet examen, a-t-il ajouté, « nous avons envoyé une lettre au JEMB [acronyme anglais désignant l'Organe mixte d'administration des élections afghan] recommandant d'isoler les urnes de 10 centres et 11 bureaux de vote ».

Il a toutefois pris soin de souligner que cette recommandation ne signifiait en aucun cas que des irrégularités avaient bel et bien eu lieu mais simplement que l'examen des 37 plaintes avait mis en évidence la nécessité de procéder à une investigation plus poussée.

Craig Jenness a également précisé que le groupe électoral indépendant d'enquête, pour l'instant composé de lui-même et de Staffan Darnolf, allait procéder à l'examen des six plaintes restantes dès la fin de la conférence et que, « probablement très rapidement » après cette étape, le décompte des bulletins contenus dans les urnes qui n'étaient pas concernées par un complément d'enquête, pourrait commencer.

En réponse aux questions de la presse, ils ont indiqué que, sans vouloir entrer dans les détails, ils pouvaient préciser que les plaintes portaient sur la question de l'encre [destinée à être apposée sur les mains des électeurs de façon à renforcer le dispositif évitant les votes multiples et qui s'est avérée dans certains cas non indélébile en raison de confusions dans les marqueurs utilisés] mais aussi sur des ouvertures tardives ou des fermetures plus rapides que prévu de bureaux de vote, le matériel disponible en quantité insuffisante et le comportement inapproprié du personnel électoral.

A ce stade de leurs investigations, quatre provinces étaient concernées par les plaintes dont ils ont indiqué qu'elles émanaient de Kabul, Ghazni, Wardak, Logar. A cela vient s'ajouter une plainte dont on ne sait pas encore quel bureau de vote elle met en cause, ont-il ajouté.

Craig Jenness a également indiqué que le Groupe qui est exclusivement chargé des plaintes émanant des candidates à la présidentielle, leur avait adressé une lettre indiquant que « leur devoir était d'être exhaustif et impartial et que, dans l'accomplissement de leur mandat, ils avaient l'intention de mettre soigneusement en balance le droit des plaignants à bénéficier d'un examen équitable et celui de l'intérêt public évident. »

Craig Jenness, ancien diplomate canadien et juriste expérimenté qui a été impliqué dans de nombreux électoraux au cours de la dernière décennie et Staffan Darnolf, un spécialiste en gestion d'élections suédois qui a participé à des équipes électorales dans des situations d'après conflits dans les Balkans et en Afrique, ont été nommé le week-end dernier par l'ONU à la demande du JEMB (voir notre dépêche du 11 octobre.)

Le JEMB annonçait à cette occasion avoir également demandé à l'Union européenne de l'aider à identifier un troisième expert qui devrait venir rejoindre le Groupe.

Mardi, le directeur des Opérations du JEMB, David Avery, avait indiqué qu'alors que la récupération des urnes électorales était en avance d'un jour ou deux sur le calendrier, un hélicoptère chargé d'assurer une partie de la collecte et n'ayant pas encore commencé son travail, s'était écrasé sans dommages autres que matériels dans un champ enneigé du corridor de Wakkan dans le Badkahstan, ce qui en revanche, allait retarder le processus.

La vérification de la conformité des bulletins contenus dans les urnes avec les listes électorales se poursuit un peu plus lentement que prévu en raison du fait que les formulaires n'ont pas toujours remplis avec précision et qu'il est nécessaire de procéder à des ajustements au fur et et à mesure de l'avancée du processus, a également indiqué David Avery.

- Dossier Afghanistan du site de l'ONU