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Mission avancée de l'ONU au Soudan en attendant la paix

Mission avancée de l'ONU au Soudan en attendant la paix

Conformément à la demande formulée par le Conseil de sécurité, le Secrétaire général indique dans un rapport qui vient d'être publié que la Mission préparatoire des Nations Unies au Soudan était désormais en place et préparait la création éventuelle d'une opération de soutien à la paix, une fois conclu un accord de paix global.

Dans un rapport qui vient d'être rendu public, le Secrétaire général rappelle que, dans sa résolution 1547 adoptée le 11 juin dernier, le Conseil de sécurité l'avais prié de le tenir informé de l'accomplissement de son mandat par la mission chargée de préparer la surveillance internationale envisagée dans l'Accord-cadre signé le 25 septembre 2003, à Naivasha au Kenya.

Dans cette même résolution, souligne Kofi Annan, le Conseil le priait également de prendre les mesures préparatoires nécessaires, par la mise en place préalable notamment des moyens logistiques et du personnel indispensables, pour faciliter le déploiement rapide d'une future opération de soutien à la paix et « de faire le nécessaire pour que l'Organisation des Nations Unies puisse jouer son rôle durant la période de transition au Soudan. »

Conformément à ces directives, le Secrétaire général indique que l'ONU a mis en place une mission politique spéciale, la Mission préparatoire des Nations Unies au Soudan, qui a établi son siège à Khartoum (carte) ainsi qu'un bureau de liaison à Nairobi. Son Représentant spécial pour le Soudan, Jan Pronk, a pris la tête de la Mission et ses fonctions le 1er août, précise Kofi Annan qui indique avoir nommé pour l'aider deux représentants spéciaux adjoints, Tayé-Brook Zerihoun d'Éthiopie et Manuel Aranda da Silva du Mozambique qui ont tous deux pris leurs fonctions en août.

Afin d'établir une stratégie commune unifiée entre les composantes, organismes et programmes des Nations Unies, M. Aranda da Silva assumera la double fonction de coordonnateur résident/coordonnateur humanitaire.

« J'ai également nommé le Conseiller militaire principal de la Mission, le général de division Fazle Elahi Akbar du Bangladesh, qui a pris ses fonctions au début de septembre 2004, ainsi que le conseiller principal de la police civile, le Commissaire Glenn Gilbertson du Royaume-Uni [...] qui prendra prochainement ses fonctions ».

Le Secrétaire général rappelle par ailleurs avoir indiqué dans son rapport du 3 juin dernier « qu'il serait impossible de faciliter l'application de l'accord de paix global sans une stratégie commune intégrée des entités, organismes et programmes des Nations Unies. »

« Depuis leur nomination, mon Représentant spécial et ses deux adjoints travaillent à des plans visant à faire en sorte que la présence des Nations Unies au Soudan soit une structure véritablement unifiée, que la mission politique spéciale et l'équipe de pays soient intégrées dans toute la mesure possible, et que les rôles et fonctions des deux structures se complètent et évitent les double emplois. »

Il précise qu'un des objectifs recherchés consiste à établir rapidement un siège commun qui permettrait à l'équipe des Nations Unies au Soudan d'être regroupée sous un même toit, ce qui améliorerait l'efficacité des services fournis à la population soudanaise par une approche unifiée « locaux communs-services communs ».

Enfin, le 30 juillet dernier, par l'adoption de sa résolution 1556, le Conseil a demandé au Secrétaire général de prévoir d'apporter une aide à l'Union africaine dans la planification et l'évaluations de sa mission au Darfour et d'intégrer aux tâches de la mission des plans d'urgence pour la région du Darfour.

« Du fait de ces nouvelles exigences, il a fallu élargir le champ des activités de l'opération au-delà de celles décrites dans mon rapport du 3 juin 2004 », indique Kofi Annan. Dans ce rapport, il rappelle avoir demandé un mandat pour 25 officiers de liaison et éléments d'appui militaire ainsi que huit fonctionnaires de police. Pour assurer les « tâches élargies des Nations Unies », l'affectation de six officiers et six fonctionnaires de police supplémentaires serait nécessaire, indique-t-il.

Analysant la situation dans son ensemble au Soudan, le Secrétaire général décrit une situation humanitaire toujours « catastrophique » alors que les crédits affectés aux opérations des Nations Unies restent très insuffisants.

« La communauté internationale doit réagir face à cette pénurie de ressources et faire tout son possible pour améliorer les conditions effroyables dans lesquelles vivent tant de Soudanais. Je lui demande à nouveau instamment de prendre des mesures pour réduire ce déficit de financement sans plus de retard », insiste-t-il.

Faisant remarquer que les mouvements rebelles identifiés au Darfour ne représentaient que deux groupes parmi une multitude de peuples et de groupes qui se sont plaints d'une marginalisation systématique au cours de l'histoire récente du Soudan, il a fait valoir qu'il faudrait « inclure les populations de toutes les régions du Soudan, si l'on veut poursuivre la recherche de la paix. »

A propos de la réunion qui doit avoir lieu à partir du 7 octobre entre le Vice-Président soudanais Taha et le Président du Mouvement/Armée populaire de libération du Soudan, John Garang, le Secrétaire général a incité les parties à empêcher un nouvel enlisement du processus ou son effondrement car, déclare-t-il, « il représente la meilleure chance de parvenir à une solution pacifique d'un conflit [...] qui a ravagé le pays et fait de nombreuses victimes innocentes. »

- Dossier Soudan du site de l'ONU