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Pour l'OIT, stimuler la croissance passe par la réhabilitation de l'immigration

Pour l'OIT, stimuler la croissance passe par la réhabilitation de l'immigration

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Le Bureau international du travail (BIT) lance aujourd'hui un nouveau programme contre la discrimination à l'emploi, un phénomène qui touche 30 % des migrants dans certains pays, alors que le manque de main d'oeuvre se fait déjà sentir en Europe et pèsera sur sa croissance.

Les projections du BIT montrent que, si aucune mesure n'est prise pour y remédier, le manque de main-d'œuvre en Europe, en raison du solde démographique négatif, aura pour conséquence une réduction drastique du Produit intérieur brut, qui pourrait se réduire, en 2050, à 78 % des projections établies si les besoins en main d'oeuvre étaient satisfaits.

« Le nouveau projet a pour but d'aider les travailleurs migrants, qui représentent 27,5 millions de personnes en Europe, à s'intégrer aux sociétés dans lesquelles ils travaillent » indique un communiqué du BIT.

Intitulé "Promouvoir l'égalité dans la diversité: intégration en Europe", ce projet, qui a reçu le soutien financier de l'Union européenne, sera mis en œuvre en coopération avec les partenaires tripartites de l'Organisation internationale du Travail, et portera surtout sur les défis posés par la discrimination et le manque d'intégration dont souffrent les immigrants et leurs descendants.

Le premier résultat du projet lancé aujourd'hui et qui durera 18 mois sera la réalisation d'une banque de données de pratiques ayant démontré leur efficacité en matière d'intégration des migrants à travers l'Europe, ainsi que l'établissement de mesures anti-discriminatoires et favorisant l'intégration.

D'après le BIT, sur 175 millions de migrants dans le monde, 56 millions vivent en Europe. Parmi eux, 27,5 millions sont économiquement actifs, ce qui représente 4 % de la population active de l'Europe, la proportion d'étrangers dans la population active étant plus forte dans certains pays comme le Luxembourg et la Suisse.

"Il est évident que les nouveaux arrivants rajeunissent les populations et stimulent la croissance sans inflation. Cependant, la perception négative de l'immigration dans les pays d'accueil vient du fait que les gens présument qu'elle a un impact négatif sur le chômage, les salaires et la sécurité sociale", souligne encore M. Taran.

D'après le BIT, les perceptions négatives "peuvent provoquer une instabilité dans les pays d'accueil. La discrimination et l'exclusion sociale diminuent sérieusement la productivité, nourrissent le conflit social et renforcent la ghettoïsation de groupes importants de la population".

Le nouveau projet du BIT apportera son soutien à l'engagement des communautés qui, à travers les pays membres de l'Union européenne, combattent la discrimination envers les immigrants et facilitent leur intégration par des pratiques efficaces contre la discrimination, identifiant les facteurs de l'intégration, développant des outils d'évaluation et utilisant le réseau des partenaires sociaux.