Emeutes et meurtres à Haïti condamnés par le chef de la Mission de l'ONU

Se déclarant profondément préoccupé à l'égard des événements qui se déroulent à Port-au-Prince depuis jeudi dernier, Juan Gabriel Valdès déplore dans un communiqué rendu public aujourd'hui « qu'une manifestation pacifique ait été l'occasion de brutalités et de violences qui ont à nouveau fait couler le sang en Haïti. »
Il déclare également condamner sans réserve « le meurtre sauvage de plusieurs agents de police », précisant que des arrestations avaient suivi « sur la légalité desquelles il appartiendra à la justice haïtienne de se prononcer » mais que, dans l'intervalle, il avait reçu l'assurance de la part des autorités haïtiennes que les droits des suspects seraient pleinement respectés.
« La MINUSTAH continue à se renforcer pour pouvoir aider la police haïtienne à maintenir l'ordre public, assurer la sécurité des citoyens et la protection des biens et faire respecter l'Etat de droit », déclare M. Valdès, dans ce communiqué.
Il appelle « tous les Haïtiens à ne pas se laisser entraîner dans le cycle infernal de la vengeance et de la violence et à emprunter la voie du dialogue, de la réconciliation et de la paix. »
« Je ne veux pas sous-estimer la gravité de la situation actuelle mais je pense qu'il est encore temps de renouer le fil du dialogue », ajoute-il, indiquant que « la MINUSTAH est prête à aider à organiser un tel dialogue dans le strict respect de la Résolution 1542 du Conseil de Sécurité. »
Selon les informations parues dans la presse, les troubles ont commencé jeudi par une manifestation exigeant le retour du président évincé Jean-Bertrand Aristide qui a déclenché des émeutes en série de la part de bandes armées, qui ont conduit à la mort d'au moins 10 personnes, dont neuf policiers, certains d'entre eux ayant été retrouvés décapités. Trois membres du parti Lavalas de l'ancien président Jean-Bertrand Aristide, ont été arrêtés.