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HCR : des réfugiés moins nombreux dans un environnement plus difficile

HCR : des réfugiés moins nombreux dans un environnement plus difficile

Ruud Lubbers
« Un environnement 'moins favorable' aux réfugiés » est à prévoir cette année, a prévenu le directeur de l'agence de l'ONU pour les réfugiés à l'ouverture de la 55ème session du Comité exécutif de l'agence, en dépit d'une forte réduction du nombre de réfugiés et de demandeurs d'asile dans le monde.

« Ces dernières années, la politisation de l'immigration, la confusion entre les réfugiés et les migrants économiques, et la peur des réseaux criminels et terroristes se sont combinés pour éroder la législation en matière d'asile de nombreux Etats » a déclaré Ruud Lubbers, directeur du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), à l'ouverture de la 55ème session du Comité exécutif de l'agence (ExCom), qui s'est tenue aujourd'hui à Genève.

« Paradoxalement, cela se passe alors que baissent le nombre de réfugiés et de demandeurs d'asile », a-t-il ajouté.

Le nombre global de réfugiés et de personnes relevant de la compétence du HCR est tombé à 17,1 millions au début de l'année 2004, soit un déclin de près de 22% des 21,8 millions depuis janvier 2001, indique le communiqué du HCR, qui souligne que le nombre de demandeurs d'asile dans les pays industrialisés est à son plus bas depuis 17 ans.

De retour d'une mission auprès des donateurs pour le Tchad et le Soudan, le Haut Commissaire a déploré « qu'il ait fallu la moitié d'une année à la communauté internationale pour se réveiller » et se rendre compte de la gravité de la situation au Darfour, où des milliers de personnes ont été déplacées par des attaques de milices qui ont commencé au début de l'année 2003, indique le HCR.

Rappelant que près de 1,4 millions de personnes étaient déplacées au Darfour et que 200 000 avaient cherché refuge au Tchad, Ruud Lubbers a souligné que « les meurtres de masse et le nettoyage des villages au Darfour avaient maintenant pris fin. »

« Nous avons enfin un accès humanitaire et le HCR est présent. J'ai entendu les victimes et mes collègues du personnel humanitaire font maintenant face auxquestions suivantes : comment protéger, comment reconstruire les vies, et comment reconstruire » après cette période noire.

Le directeur du HCR a toutefois noté que, globalement, « le rapatriement en Afrique était en marche. », que ce soit au Libéria, en Angola, en Sierra Leone, en Erythrée, au Burundi, tout en soulignant toutefois qu'après le massacre de Gatumba, il fallait encore trouver une solution pour la République démocratique du Congo (RDC) où la reprise des combats continue à provoquer la fuite des civils.

Par ailleurs, quant à la situation financière de l'agence, Ruud Lubbers a indiqué que pour la première fois récemment l'agence n'était pas en situation de crise financière, grâce aux dons des Etats et à une meilleure gestion.

Il a appelé toutefois les pays donateurs à respecter un principe de « bonne citoyenneté de donateur », en apportant des contributions prévisibles et régulières au début du cycle budgétaire, informe le communiqué du HCR.