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L'ONU prête à célébrer la ratification par la Russie du Protocole de Kyoto

L'ONU prête à célébrer la ratification par la Russie du Protocole de Kyoto

Carte de la couche d'ozone, PNUE
La ratification du Protocole de Kyoto par la Russie « va permettre à la question du climat de prendre son envol », affirme le directeur de l'agence de l'ONU pour l'environnement qui souligne que les récentes catastrophes ayant frappé les Caraïbes et les Etats-Unis montraient l'urgence de sa mise en oeuvre au niveau mondial.

« La nouvelle annoncée aujourd'hui, selon laquelle le Gouvernement de la Russie a approuvé le Protocole et qu'il va le soumettre à la Douma, le Parlement russe, donne véritablement matière à réjouissances », a déclaré Klaus Toepfer, directeur du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE), dans un communiqué de l'agence publié aujourd'hui.

« Le PNUE est convaincu que, bien qu'il ne constitue qu'une première étape dans le long processus cherchant à stabiliser les émissions de gaz à effet de serre dans l'atmosphère, le Protocole de Kyoto est l'instrument international nécessaire pour répondre au réchauffement de la terre », a-t-il ajouté.

Selon l'agence, la décision de la Russie de ratifier le Protocole redonnera vie aux négociations internationales sur le climat qui reprendront à Buenos-Aires, en Argentine, en décembre prochain.

« Il faut maintenant s'assurer que les pays développés atteignent leurs objectifs initiaux de réduction des émissions tout en garantissant l'apport de fonds suffisants aux pays en développement pour leur permettre de réduire leur vulnérabilité au réchauffement de la planète », souligne le communiqué.

« La ratification va aussi pousser à l'introduction et à la recherche portant sur des combustibles plus propres, à la création de sources d'énergies plus efficaces et renouvelables telles que le vent, le solaire et l'énergie marine », souligne le PNUE.

« Le feu vert de la Russie va permettre à la question du climat de prendre son envol afin que l'on puisse vraiment commencer à se pencher sur les plus grandes menaces à la planète et à sa population », a déclaré M. Toepfer, ajoutant qu'il « espérait que d'autres nations, qui, comme la Russie, ont pu être hésitantes à ratifier le traité », se joindraient à présent à cette grande entreprise mondiale.

« Les événements des mois récents, au cours desquels une série de tornades a dévasté les Caraïbes et une partie de la côte Est des Etats-Unis, montrent qu'une alliance internationale sur les changements climatiques et en faveur de la réduction des gaz est encore plus nécessaire que lorsque le Protocole de Kyoto a été signé en 1997 », a déclaré M. Toepfer.

Ces types de catastrophes naturelles, qui causent des pertes désastreuses en vies humaines et entraînent des pertes importantes en matière économique, risquent de devenir encore plus fréquents et extrêmes à moins que l'on ne lutte efficacement contre le réchauffement de la planète, a déclaré le directeur du PNUE.

Pour le Secrétaire exécutif de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (UNFCCC), Joke Waller-Hunter également, l'approbation du Protocole de Kyoto par le Gouvernement de la Fédération de Russie, si elle est ratifiée par la Douma, le parlement russe, modifie totalement la donne dans le domaine de la lutte contre les risques liés aux changements climatiques.

Pour entrer en vigueur, le Protocole doit être ratifié par au moins 55 pays parties à la Convention, notamment les pays industrialisés dont les émissions de dioxyde de carbone dépassaient 55% du total, rappelle aujourd'hui l' UNFCCC, dans un communiqué.

Compte tenu du refus des Etats-Unis, dont les émissions représentent 36% des émissions totales, de ratifier le Protocole de Kyoto, l'objectif des 55% n'a des chances d'être atteint que si la Fédération de Russie, dont les émissions représentent 17% du total, ratifie ce texte.

Le Protocole stipule que d'ici à 2008-2012, 36 pays industrialisés doivent réduire d'au moins 5% leurs émissions du gaz à effet de serre par rapport au niveau des émissions de 1990. Il entrera en vigueur 90 jours après la réception par l'ONU de l'annonce de ratification par la Fédération de Russie.