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Le Conseil informé des ultimes préparatifs avant les premières élections présidentielles afghanes

Le Conseil informé des ultimes préparatifs avant les premières élections présidentielles afghanes

Intervention de Jean-Marie Guéhenno au Conseil
Au Conseil de sécurité aujourd'hui pour lequel il faisait le point sur la situation en Afghanistan, le responsable du maintien de la paix de l'ONU a décrit l'ampleur des moyens mis en œuvre et la mobilisation de larges fractions de la population en prévision de la tenue des élections présidentielles le 9 octobre mais aussi le dispositif militaire destiné à éviter les incidents « toujours possibles » au fur et à mesure qu'approche le jour J.

Au Conseil de sécurité aujourd'hui pour lequel il faisait le point sur la situation en Afghanistan, le responsable du maintien de la paix de l'ONU a décrit l'ampleur des moyens mis en œuvre et la mobilisation de larges fractions de la population en prévision de la tenue des élections présidentielles le 9 octobre mais aussi le dispositif militaire destiné à éviter les incidents « toujours possibles » au fur et à mesure qu'approche le jour J.

« Dans 11 jours, les Afghans vont se rendre dans les bureaux de vote pour élire leur président pour la première fois de leur histoire », a souligné le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, Jean-Marie Guéhenno, qui faisait le point des préparatifs en cours au long de ces derniers jours avant le 9 octobre.

Jean-Marie Guéhenno a décrit un pays mobilisé en vue de l'événement. « Les urnes électorales et les bulletins de vote sont arrivés à Kaboul » et de là, « sont transportés dans les bureaux provinciaux où ils seront mis en lieu sûr », a-t-il indiqué, ajoutant que l'embauche de 125 000 personnes destinées à gérer environ 5 000 bureaux de vote est l'objet des efforts actuels.

Le processus est achevé dans six régions sur huit et dans l'Ouest et le Sud du pays, il devrait l'être rapidement, a-t-il précisé, ajoutant que le recrutement se faisait en étroite collaboration avec les communautés locales, une démarche qui s'était avérée « cruciale dans les domaines de la sécurité et de l'intégrité » pendant la phase d'inscription des électeurs.

« Malgré les récents épisodes de violence à Herat qui ont entraîné un retard des opérations dans l'Ouest de l'Afghanistan, les tensions dans le secteur sont retombées ce qui a permis aux préparatifs électoraux de reprendre malgré les dommages subis par les locaux de la MANUA (Mission d'assistance des Nations Unies en Afghanistan) », a indiqué M. Guéhenno.

La sécurité n'en reste pas moins une des grandes préoccupations de tous ceux impliqués dans les préparatifs. Comme l'a exprimé Jean-Marie Guéhenno, « les arrangements techniques sont en cours mais restent vulnérable au niveau d'insécurité qui prévaut. »

Même si, comme il l'a fait observer, la responsabilité en la matière incombe prioritairement au Gouvernement afghan, « en dépit des efforts considérables effectués jusqu'à présent pour créer, former et déployer les forces armées et de police, ces dernières [...] continuent à dépendre de l'appui des forces internationales. »

A cet égard, le Secrétaire général adjoint a remercié « la coalition pour le déploiement d'un bataillon supplémentaire et de capacités logistiques aériennes supplémentaires [...]. La fin du déploiement de la FIAS (Force internationale d'assistance à la sécurité) dans le Nord-est et le Nord-ouest constitue également un développement bienvenu », a-t-il ajouté « même si nous avions espéré que la seconde phase de cet élargissement puisse avoir lieu avant les élections ce qui aurait permis aux forces de la Coalition de se concentrer sur l'Est et le Sud. »

Il a précisé que, s'inspirant de l'expérience tirée de la phase des inscriptions électorales, ce sera la police nationale qui assurera la sécurité des bureaux de vote, l'armée nationale étant chargée de la sécurité des secteurs où se trouvent les bureaux et les forces internationales ou celles de la coalition constituant le troisième cercle du dispositif de sécurité.

M. Guéhenno a également évoqué l'exercice de simulation d'incidents organisé la semaine dernière un peu partout dans le pays par le JEMB [acronyme anglais désignant l'Organe mixte d'administration des élections] et ses partenaires. Les informations collectées ont été centralisées dans un centre unique d'opération, analysées puis transmises à un organe de décision qui inclut les agences gouvernementales chargées de la sécurité, le secrétariat du JEMB, des représentants des forces internationales de sécurité et la MANUA.

Au-delà de l'échéance du 9 octobre, pour laquelle 18 candidats à la présidence sont en lice et 36 à la vice-présidence dont trois femmes, Jean-Marie Guéhenno a incité à ne pas perdre de vue les tâches qui restent à accomplir : les préparatifs pour les élections parlementaires, la poursuite de la refondation de l'Etat et la lutte contre la marée montante du trafic des stupéfiants.

Auparavant, le Conseil de sécurité avait adopté sans vote son rapport annuel portant sur la période du 1er août 2003 au 31 juillet 2004.