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Corée du Nord et Chine : deux pays d'Asie défendent leur position à la face du monde

Corée du Nord et Chine : deux pays d'Asie défendent leur position à la face du monde

L'Assemblée générale
Le débat de haut niveau de l'Assemblée générale a été aujourd'hui l'occasion pour la Corée du Nord d'exposer son point de vue sur le contentieux qui l'oppose aux Etats-Unis tandis que la Chine, un des pays médiateurs dans cette crise, indiquait qu'elle considérait participer à la paix du monde en assurant le développement de 1,3 milliard de ses citoyens et entendait le faire en dehors de toute ingérence dans ses affaires intérieures.

« Une des regions où l'unilatéralisme et le despostisme font le plus de ravages est l'Asie du Nord-Est », a déclaré aujourd'hui le ministre adjoint de la République populaire démocratique de Corée (RPDC), plus communément appelée Corée du Nord, Choe Su Hon, qui exposait devant l'Assemblée générale le point de vue de son pays sur l'un des points de tension considéré comme l'un des plus graves de la conjoncture actuelle.

Selon lui, le « le risque de guerre connaît un effet de boule de neige » en raison des démarches poussées à l'extrême par les Etats-Unis pour « isoler et étouffer » la RPDC.

« En ce moment-même, a-t-il déclaré, toutes sortes d'équipements sophistiqués destinés à la guerre sont déployé dans la péninsule de Corée. »

Cela ne fait que justifier, selon le ministre, la politique suivi par son pays consistant en se doter d'une force d'auto-défense capable de « prévenir la guerre et de garantir la paix ».

Le ministre a affirmé que la politique indépendante de la RPDC, dite de Songun, « sert de dissuasion fiable pour garantir la paix et la sécurité non seulement dans la péninsule de Corée mais aussi dans la région de l'Asie du Nord-est et dans le reste du monde et de cela, nous sommes extrêmement fiers et satisfaits », a-t-il déclaré.

Il a ajouté que la réunification de la péninsule coréenne était une condition préablable à une paix durable dans la région et que c'était la position de son pays qui n'avait pas varié depuis la déclaration conjointe Nord-Sud qui avait été le point de départ du rétablissement de réseaux routiers et ferrés entre Corées du Nord et du Sud, de contacts et de voyages dans les deux sens et d'une coopération intercoréenne garantie au niveau des institutions.

« Il est regrettable que le processus de réconciliation et de coopération entre le Nord et le Sud de la Corée susmentionné n'est pu résister (...) aux tours et détours qu'il a rencontrés sur son chemin » essentiellement dus, selon lui, à l'opposition des Etats-Unis.

Le ministre a déclaré saisir l'occasion qui lui était offerte pour « clarifier une fois de plus la position de principe de son gouvernement regardant le contentieux nucléaire existant entre la RPDC et les US. »

« La RPDC n'a d'autre option que de posséder une force de dissuasion nucléaire alors qu'il se trouve dans une situation où l'actuelle administration US, ayant pris l'habitude de rejeter notre système, cherche à éliminer par la force la RPDC tout en la désignant comme faisant partie de 'l'axe du mal' et la cible de frappes préventives », a déclaré le ministre Choe.

Il a affirmé que l'objectif de son pays était la dénucléarisation pacifique de la péninsule grâce au dialogue et aux négociations.

« Si les Etats-Unis renoncent dans la pratique à sa politique hostile vis-à-vis de la RPDC, celle-ci est d'accord pour éliminer sa force de dissuasion nucléaire », a-t-il déclaré avant d'exposer que son pays proposait la formule du « gel récompensé » selon laquelle la Corée du Nord gèlerait tous ses équipements liés à la production d'armes nucléaires en échange notamment de la levée des sanctions américaines à son égard et de compensations énergétiques équivalents à deux millions de kilowats.

La Corée du Nord devrait également, dans ce cas de figure, être supprimée da liste des pays « qui parrainent le terrorisme », a précisé le ministre qui a ajouté que son pays ne concevait ce gel que comme un premier pas vers un démantèlement « vérifié » de son programme nucléaire. « De façon à rendre encore plus claire notre volonté de démanteler notre force de dissuation, nous avions l'intention d'inclure dans le gel toute fabrication supplémentaire d'armes nucléaires, tout test et tout transfer », a-t-il précisé, ajoutant que les Etats-Unis avaient balayé de la main l'accord conclu lors du troisième cycle de négociations et annoncé qu'il n'y aurait aucun benéfice à attendre pour la Corée du Nord du gel et du démantèlement de ses installations nucléaires.

« La position de la RPDC est toujours de poursuivre les pourparlers » dits des 'six parties', a déclaré le ministre nord-coréen. « Toutefois, les expériences nucléaires clandestines récemment révélées en Corée du Sud constituent de sérieuses pierres d'achoppement. De telle sorte que, pour que les pourparlers 'des six' reprennent, la plateforme des pourparlers mises à mal par les US doit être clairement réintroduite et les expérimentations secrètes de la Corée du Sud complètement clarifiées. »

L'un des six pays engagés dans ces pourparlers sur la question coréenne, la Chine s'esprimait également aujourd 'hui au cours de ce débat de haut niveau de l'Assemblée générale par la voix de son Ministre des Affaires étrangères, Li Zhaoxing, lequel a déclaré que « la Chine travaillerait, tout comme par le passé, au règlement du problème nucléaire dans la Péninsule coréenne par voie de dialogues et de discussions, pour y préserver la paix et la stabilité. »

Le ministre a par ailleurs affirmé que le monde devait « s'armer d'un concept de sécurité nouveau, axé sur la confiance mutuelle, le bénéfice réciproque, l'égalité et la coopération. »

« Les divers pays doivent agir au-delà des différences de leurs idéologies et de leurs régimes sociaux, respecter les intérêts de la sécurité des uns et des autres, promouvoir la démocratisation des relations internationales et régler pacifiquement les conflits par le dialogue », a-t-il affirmé.

Quant au terrorisme qu'il a désigné comme « l'un des pires fléaux planétaires », il a indiqué que « la Chine luttait fermement contre tout type de terrorisme » et qu'il fallait, à son avis, « renforcer la coopération internationale » avec pour objectif de s'attaquer tant à ses manifestations qu'à ses origines.

Il s'est également prononcé sur la non-prolifération pour affirmer qu'une telle démarche exigeait que soient abandonnés « l'unilatéralisme et l'approche de deux poids deux mesures et que l'ONU puisse (...) jouer amplement son rôle à cet égard. »

« Grâce à un demi-siècle d'efforts assidus, notamment à une vingtaine

d'années de réforme et d'ouverture, la Chine est déjà entrée dans une nouvelle phase de développement, celle de la construction d'une société d'aisance moyenne sur tous les plans », a déclaré le ministre.

« Néanmoins, elle demeure un pays en développement, caractérisé essentiellement par une population nombreuse et un socle économique faible. Pour réaliser son développement, elle doit encore parcourir un chemin long et semé de multiples difficultés », a-t-il ajouté.

Cependant, a-t-il précisé, « la Chine s'attachera inébranlablement à son développement, le considérant toujours comme la priorité de toutes ses activités pour réaliser le renouveau national. Étant donné qu'elle est un grand pays en développement, peuplé de 1,3 milliard d'habitants, la Chine veille à mener à bien ses propres affaires, ce qui constitue en soi une contribution de poids à la paix et au progrès de l'humanité. »

« Tout en respectant la souveraineté et l'intégrité territoriale des autres

pays, la Chine sauvegardera, avec fermeté, sa propre souveraineté nationale et son intégrité territoriale, sans admettre aucune ingérence des forces étrangères dans ses affaires intérieures », a-t-il déclaré, ajoutant que « dans son développement, la Chine ne gêne ni ne menace personne. »

Sur la question de Taiwan, il a affirmé que l'île « faisait partie intégrante du territoire chinois » et que « préserver la souveraineté nationale et l'intégrité territoriale, réaliser au plus tôt la réunification totale du pays », tout cela représentait « la volonté unanime en même temps que la détermination inébranlable de 1,3 milliard de Chinois. »

« Le gouvernement chinois, fermement attaché à sa politique de « la réunification pacifique, un Etat deux systèmes », entend faire preuve de la plus grande sincérité et déployer le maximum d'efforts en vue d'une réunification pacifique. Nul autre n'est plus désireux que nous de voir le problème de Taiwan trouver une solution pacifique », a-t-il déclaré.

Toutefois, a ajouté le ministre, « nous ne tolèrerons en aucun cas l'indépendance de Taiwan ».

Compte rendu de la réunion

L'intégralité des interventions