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L'OMS dresse la carte du cœur… et de ses maladies

L'OMS dresse la carte du cœur… et de ses maladies

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L'agence de l'ONU pour la santé fait un sort au cliché voulant que la cible d'élection des maladies cardio-vasculaires soit l'homme corpulent occidental stressé. A l'occasion de la parution de son Atlas sur les maladies cardiaques, elle alerte sur le fait que celles-ci frappent aussi bien les femmes et les enfants et dans 80% des cas, les pays à revenu faible et intermédiaire.

La Journée mondiale du cœur, le dimanche 26 septembre 2004, est l'occasion pour l'OMS de dresser le premier tableau complet de l'épidémie de cardiopathies et d'accidents vasculaires cérébraux, en soulignant que c'est avant tout la réduction des facteurs de risques - tels que le tabagisme ou l'obésité-, et l'adaptation des modes de vies, qui permettront de lutter efficacement contre ce fléau croissant.

Dix-sept millions de personnes soit un tiers de tous les décès enregistrés dans le monde, meurent chaque année des suites de maladies cardio-vasculaires, ce qui permet à l'OMS de qualifier le phénomène d'épidémie dans le titre de sa publication lancée aujourd'hui à Genève.

L'Atlas sur l'épidémie mondiale de cardiopathies et d'accidents vasculaires cérébraux (Atlas en anglais seulement) réunit, pour la première fois dans une même publication, les données mises à jour pour chaque pays sur les différents éléments de l'épidémie : facteurs de risques, points communs et différences entre pays, conséquences économiques, programmes de prévention, politiques et législations, traitements et prévisions.

Publié par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) en lien avec les Centers for Disease Control and Prevention (CDC) et le Department of health and Human Services américains et avec l'appui d'ONG comme la Fédération mondiale du coeur, il présente des cartes en couleur et des statistiques sur le nombre d'années de vie en bonne santé perdues du fait des maladies cardio-vasculaires, la prévalence du tabagisme ou encore l'incidence de la sédentarité et du diabète.

Le lancement de l'Atlas coïncide avec la célébration de la Journée mondiale du Cœur à laquelle participeront, dimanche 26 prochain, une centaine de pays.

Cette cinquième édition met l'accent sur l'enfant, l'adolescent et les cardiopathies car, comme le fait remarquer le docteur Judith Makay, coauteur de l'Atlas avec le docteur George Mensah des CDC : « quels que soient les progrès accomplis dans la médecine de pointe, […] toute réduction majeure de la morbidité et des incapacités par cardiopathie et accidents vasculaires cérébraux sera obtenue avant tout par la prévention et non simplement par le traitement. »

« Il faut donc réduire sensiblement les facteurs de risque en encourageant les enfants à adopter des modes de vie sains et en introduisant des politiques et des programmes d'intervention appropriés », conclut-elle.

« Le vieux cliché qui veut que les maladies cardio-vasculaires ne touchent que les hommes corpulents et stressés dans les pays développés vers 40 ou 50 ans n'a plus cours, aujourd'hui, les hommes, les femmes et les enfants sont tous sujets aux risques et 80% des victimes se situent dans les pays à revenu faible et intermédiaire », prévient le docteur Robert Beaglehole, directeur chargé des Maladies chroniques et de la promotion de la santé à l'OMS.

Il souligne bien au contraire que les cardiopathies et les accidents vasculaires cérébraux, première cause de décès dans le monde, « pèsent non seulement par le nombre de leurs victimes, mais aussi par le poids du fardeau économique qu'elles provoquent ». Le nombre de décès qui en résultent, devrait dépasser les 20 millions par an d'ici à 2020 et atteindre plus de 24 millions en 2030.