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Opération Nettoyage en Iraq aidée par le Programme pour l'environnement de l'ONU

Opération Nettoyage en Iraq aidée par le Programme pour l'environnement de l'ONU

L'agence de l'ONU pour l'environnement a annoncé aujourd'hui qu'elle entamait, en coopération avec le gouvernement irakien, un vaste programme d'étude des principaux sites pollués en Irak et, à plus long terme, une opération de « nettoyage du pays » dont l'environnement a pâti de plus de 10 ans de conflit et d'instabilité.

Des scientifiques irakiens, formés à l'utilisation des dernières techniques d'analyses en laboratoire et sur le terrain, examineront un nombre restreint de sites contaminés afin d'évaluer la menace qu'ils représentent pour la santé de la population, les espèces sauvages et l'environnement en général, explique le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE), dans un communiqué publié aujourd'hui simultanément à Genève et Nairobi.

Sous la direction du PNUE et en étroite collaboration avec le ministère irakien de l'Environnement, les scientifiques transmettront leurs échantillons au service du PNUE chargée de l'évaluation de la situation à l'issue de conflits, le PCAU selon son acronyme anglais, basé à Genève, afin que ces échantillons soient analysés aussi bien en Irak que dans des laboratoires indépendants et réputés en Europe, explique le communiqué.

Il précise que le PCAU a acquis une grande expertise dans l'évaluation de la pollution résultant des conflits à l'occasion de projets d'évaluation et, dans certains cas, d'activités de nettoyage, dans plusieurs régions et pays dont les Balkans, les Territoires Palestiniens Occupés, l'Afghanistan et le Libéria.

« Selon nos estimations, plus de 300 sites en Irak ont été contaminés, à différents niveaux, par une grande variété de polluants. Ce projet pilote portera son attention sur cinq de ces sites » déclare Klaus Toepfer, le Directeur exécutif du PNUE, cité par le communiqué de l'agence.

Parmi ces sites, on notera la « Al-Mishraq Sulphur State Company », une société d'état spécialisée dans le passé dans le traitement du soufre et la production d'acide sulfurique et de sulfate d'aluminium. Selon les experts, des études doivent être menées d'urgence afin d'évaluer l'impact des brûlis de soufre sur les sols, la végétation, les eaux de surface et les nappes phréatiques environnantes.

Selon les scientifiques, les réservoirs de la raffinerie de Al Doura méritent également d'être examinés. « Le Ministère irakien de l'environnement souhaite évaluer l'impact des déversements de plus de 5 000 tonnes de produits chimiques, dont du plomb tétraéthyle, sur les sols, la végétation et les sources d'eau de la région » explique le communiqué.

Il est aussi prévu d'analyser la Réserve de graines de Al Suwaira où les grains ont été traités avec un fongicide composé de mercure de méthyle. Près 50 tonnes des graines contaminées ont été volées après le début de l'opération militaire en Iraq et pourraient éventuellement contaminer les réserves alimentaires telles que le pain.

Un oléoduc fera également partie des sites inspectés. Lieu d'attaques récentes, on y analysera l'impact environnemental des explosions, des feux de tranchées et des déversements de pétrole.

Enfin, le recyclage de tas de ferraille générés par des véhicules militaires endommagés ou détruits est une autre source d'inquiétude. Le PNUE prévoit donc d'entreprendre l'évaluation d'un dépôt de ferraille afin d'évaluer les risques éventuels de la décharge sauvage de contaminants tels que des halons, de l'amiante et des huiles de moteur sur les sols et les sources d'eau environnants.

Le projet d'une valeur de 4,7 millions de dollars a été initié dans le cadre du Fonds international des Nations Unies pour l'Irak.

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