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Aucune activité non déclarée en Iran à ce jour, déclare le directeur de l' AIEA

Aucune activité non déclarée en Iran à ce jour, déclare le directeur de l' AIEA

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Le directeur général de l'agence de l'ONU pour l'énergie atomique a indiqué aujourd'hui devant le Conseil des gouverneurs de l'agence qu'elle était mieux en mesure de comprendre le programme nucléaire iranien et qu'aucune activité non déclarée n'avait été découverte en Iran. Il a également annoncé son intention de réunir, l'an prochain, un forum sur l'expérience des zones exemptes d'armes nucléaire et de sa pertinence au Moyen-Orient.

En ce qui concerne la mise en œuvre de l'accord de garantie, contracté par l'Iran, au titre du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires ou TNP, « l'agence a fait des progrès réguliers dans sa compréhension de la portée et de la nature du programme nucléaire de l'Iran et aucune activité non déclarée n'a été découverte » depuis la dernière réunion du Conseil des gouverneurs en juin, a déclaré Mohamed El Baradei, directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), dans son intervention (en anglais) ouvrant les travaux du Conseil des gouverneurs réuni aujourd'hui à Vienne, une semaine avant la Conférence générale de ses Etats membres.

« L'Iran a continué à se comporter comme si le protocole additionnel était opérationnel », a-t-il ajouté, précisant que l'AIEA avait eu accès à tous les sites qu'elle avait souhaité visiter et que l'Iran avait fourni de nouvelles informations à la requête de l'agence « même si, dans certains cas, le processus doit être plus rapide », ce qui aurait permis d'inclure des informations supplémentaires dans le rapport soumis au Conseil des gouverneurs.

M. El Baradei s'est dit également satisfait de pouvoir mentionner que les enquêtes de l'agence avaient permis de régler certaines questions restées en suspens, en particulier les activités d'enrichissement au laser de l'Iran et que ses déclarations concernant ses expériences de transformation de l'uranium, « sont arrivées au point où les activités de suivi seront conduites dans le cadre de la mise en œuvre de routine des garanties. »

Il a également signalé que des progrès avaient également été réalisés, en partie grâce à la coopération d'autres Etats, dans le traçage de l'origine de l'uranium hautement enrichi découvert à la société productrice d'électricité de Kalahaye et à Natanz.

« Selon les analyses de l'agence, il est plausible que cette contamination ne soit par le résultat d'activités d'enrichissement de l'uranium dans ces sites », a déclaré Mohamed El Baradai qui a indiqué que l'agence continuait cependant à chercher à identifier les sources et les raisons d'une telle contamination dans les deux sites mais également celle constatée dans d'autres endroits en Iran et dans des composants produits dans le pays.

L'agence, a-t-il également indiqué, comprend mieux désormais pourquoi l'Iran s'est efforcé d'importer, de fabriquer et d'utiliser des centrifuges de type P-1 et P-2, même si, là encore, selon M. El Baradeï, des investigations plus approfondies sont nécessaires.

Il a enfin exhorté les autorités iraniennes à revenir sur leur position quant aux mesures destinées à créer un climat de confiance réclamées par le Conseil des gouverneurs, auxquelles l'Iran avait commencé par souscrire avant de faire marche en arrière en juin dernier.

Dans sa présentation, le directeur de l'AIEA a également fait part de la visite d'une mission d'inspection de l'agence en République de Corée après que celle-ci l'a informé que, dans le cadre d'expériences de laboratoire, de l'uranium avait été enrichi.

Lors de sa visite, des échantillons prélevés dans un autre site ont révélé la présence d'uranium appauvri légèrement irradié, associé à du plutonium.

Même si les autorités de la Corée du Sud ont souligné la portée limitée de ces expériences qui ont produit dans les différents cas 150 Kg d'uranium métal, 200 mg d'uranium enrichi, 2,5 Kg d'uranium appauvri et une petite quantité de plutonium et ont affirmé que celles-ci avaient été menées sans que le gouvernement ait donné son autorisation ou en ait eu connaissance, le directeur général de l'AIEA a déclaré que le fait que des activités de transformation et d'enrichissement d'uranium et de séparation du plutonium aient pu avoir lieu, sans être déclarées au titre de l'accord de garantie de la République de Corée, était une source de sérieuse préoccupation.

A propos du processus de dénucléarisation libyen, M. El Baradei a souligné la coopération apportée par la Libye et déclaré que l'agence estimait à ce jour que ses déclarations étaient cohérentes avec les informations dont elle disposait et qu'elle avait vérifiées.

Parmi les autres sujets abordés par le chef de l'AIEA, figurent ses consultations sur la mise en œuvre de garanties applicables à l'ensemble du Moyen-Orient.

Celles-ci n'ont pas permis de progresser, a-t-il indiqué. Cependant la Conférence générale lui ayant demandé d'organiser un forum portant sur la pertinence de l'expérience d'autres régions exemptes d'armes nucléaires dans l'instauration d'un dispositif similaire au Moyen-Orient, M. El Baradai a indiqué qu'après avoir consulté les Etats de la région, dont Israël au cours de la visite qu'il a effectué dans ce pays, il avait l'intention d'organiser un tel forum en début d'année prochaine.