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La transition et les élections en Iraq menacées par la violence, prévient Kofi Annan

La transition et les élections en Iraq menacées par la violence, prévient Kofi Annan

Même si la nomination de son Représentant spécial apporte une note positive dans le contexte iraquien décrit par le rapport du Secrétaire général publié aujourd'hui, l'escalade de la violence constitue une menace pour la transition politique et entrave l'action de l'ONU dans le pays, faute de troupes dédiées à sa sécurité.

« Aucune amélioration notable n'a été enregistrée sur le plan de la sécurité » malgré le rétablissement de la souveraineté, le 30 juin 2004, et la tenue de la Conférence nationale, du 15 au 18 août 2004, note le rapport du Secrétaire général sur les activités de la Mission d'assistance des Nations Unies pour l'Iraq (MANUI) et ses progrès dans la préparation des élections nationales, prévues en janvier 2005.

Bien au contraire : « parallèlement à la tragique succession des prises d'otages et des assassinats visant sans discrimination de civils innocents, on a assisté à un regain d'activité de la part de divers groupes insurrectionnels sur l'ensemble du territoire »,explique le rapport.

Le Secrétaire général met en garde sur les conséquences d'une telle violence dans le processus de transition politique en cours dans le pays : « la violence actuelle pourrait saper la confiance (des Iraquiens) envers le processus de transition politique et rendre ainsi plus difficile la réunion des conditions nécessaires pour que des élections puissent se tenir en janvier 2005 ».

Il a cependant rappelé qu'avec l'arrivée à Bagdad de son nouveau Représentant spécial, le 13 août dernier, l'ONU inaugure une nouvelle phase dans la mise en œuvre du mandat qui lui a été confié par la résolution 1546, adoptée le 8 juin 2004.

L'action de l'ONU en Iraq bute sur un problème crucial et le rapport pose une question fondamentale : « comment agir dans un pays où la population veut et attend notre aide alors que certains groupes et individus sont résolus à nous empêcher, y compris par la violence, de nous acquitter de la mission qui nous a été confiée ? »

A propos de la sécurité du personnel des Nations unies, le Secrétaire général a rappelé qu'il était « capital » que les dispositions nécessaires à la sécurité des opérations des Nations Unies en Iraq soient définies le plus rapidement possible.

Il compte sur l'appui des Etats Membres et, plus particulièrement des membres du Conseil de sécurité, pour contribuer au déploiement des unités de gardes de la MANUI, des unités qui formeraient une entité distincte de la force multinationale présente en Iraq, conformément à ce qui avait été prévu dans la résolution 1546.