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L'envoi de renforts d'urgence à la Mission de l'ONU en RDC proposé par Kofi Annan

L'envoi de renforts d'urgence à la Mission de l'ONU en RDC proposé par Kofi Annan

En attendant que le Conseil de sécurité prenne une décision sur le presque doublement des effectifs de la Mission de l'ONU en République démocratique du Congo (RDC) recommandé dans son dernier rapport, le Secrétaire général propose au Conseil d'envoyer immédiatement des renforts d'urgence en prévision d'une possible dégradation de la situation dans le pays.

« Il n'est pas exclu que la situation se détériore davantage, étant donné la vitesse à laquelle les événements se succèdent », indique, à propos de la situation en RDC, Kofi Annan dans une lettre datée du 3 septembre et rendue publique sous forme de document officiel de l'ONU aujourd'hui.

Le Secrétaire général y propose par conséquent au Conseil de sécurité de « décider sans délai d'envoyer à la MONUC [Mission des Nations Unies au Congo] des renforts d'urgence, pour pallier une telle éventualité. »

« Je suis extrêmement préoccupé par l'instabilité de la situation sur le plan de la sécurité que connaît la République démocratique du Congo depuis la crise qui a éclaté à Bukavu en mai et juin et depuis le massacre de réfugiés banyamulenge congolais perpétré à Gatumba (Burundi), le 13 août », indique Kofi Annan dans ce document.

Il propose donc d'envoyer à la MONUC deux bataillons d'infanterie supplémentaires et quatre hélicoptères d'attaque.

« Une décision rapide du Conseil sur cette question contribuerait à montrer son attachement continu au processus de paix en République démocratique du Congo », fait valoir le Secrétaire général. « En outre, ces renforts fourniraient à la MONUC la capacité nécessaire pour faire face immédiatement aux problèmes de sécurité. »

Il prend soin toutefois de préciser que « ces aides supplémentaires ne satisferont pas les besoins nécessaires sur le long terme, pour renforcer la MONUC conformément aux plans décrits dans mon troisième rapport spécial », soulignant que le déploiement provisoire proposé ne devrait pas se faire au détriment de l'examen de l'élargissement futur de la MONUC par le Conseil.

« Je continue de penser qu'un tel élargissement serait la meilleure manière d'appuyer le processus de paix en République démocratique du Congo, en particulier alors que ce pays entre dans une période électorale cruciale, et d'améliorer la stabilité de la région tout entière. »

Dans cette lettre, il évoque les consultations informelles du Conseil de sécurité du 25 août dernier au cours desquelles son rapport a été examiné et se dit « heureux de constater que, dans l'ensemble, les membres du Conseil ont partagé [son] analyse de la situation politique en République démocratique du Congo et qu'ils ont reconnu qu'il était nécessaire de renforcer la participation de l'ONU au processus de paix dans ce pays. »

Dans son troisième rapport spécial sur les activités de la MONUC, le Secrétaire général tirait les leçons de la période troublée qui venait de s'écouler en RDC et recommandait de porter l'effectif autorisé de la Mission de l'ONU dans le pays à 23 900 personnes, faisant ainsi plus que doubler son effectif actuel de 10 800 soldats, tous grades confondus, tout en fournissant un schéma de déploiement de ces troupes dans les zones sensibles du pays (voir notre dépêche du 20 août).