L'actualité mondiale Un regard humain

Le suicide : un problème de santé publique énorme mais évitable, selon l'OMS

Le suicide : un problème de santé publique énorme mais évitable, selon l'OMS

Deux jours avant la Journée mondiale de prévention du suicide, l'agence de l'ONU pour la santé déclare, dans un communiqué publié aujourd'hui, que le suicide est à l'origine de près de la moitié de toutes les morts violentes.

« On compte actuellement près d'un million de décès annuels dus au suicide, et le coût économique se chiffre en milliards de dollars. Selon les estimations, le nombre de décès dus au suicide pourrait passer à 1,5 million d'ici 2020 » précise le communiqué de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS).

Au cours d'un séminaire organisé aujourd'hui à Genève, Catherine Le Galès-Camus, sous-directeur général de l'OMS, a tiré la sonnette d'alarme : « il s'agit d'un problème de santé publique mondial et tragique qui provoque plus de décès que les homicides et les guerres réunis ».

La Journée mondiale de prévention du suicide, sera organisée, vendredi prochain 10 septembre, par l'OMS et l'Association internationale pour la Prévention du Suicide (AIPS) « pour attirer l'attention de l'opinion mondiale et lancer un appel en faveur de l'action ». L'OMS considère en effet que le suicide, « un problème de santé publique énorme », est « en grande partie évitable ».

« Parmi les pays fournissant des données sur le suicide, on trouve les taux les plus élevés en Europe orientale et les taux les plus faibles en Amérique latine, dans les pays musulmans et dans quelques pays asiatiques. Les données sur le suicide dans les pays africains sont plus rares », explique le communiqué.

Les experts mettent en garde contre une nouvelle tendance : « l'accroissement alarmant des comportements suicidaires chez les jeunes de 15 à 25 ans dans le monde entier ». Ils rappellent également que le suicide touche davantage l'homme que la femme même si inversement le nombre des tentatives de suicide est le plus souvent plus élevé chez les femmes.

La pauvreté, le chômage, la perte d'un être cher, une rupture, des soucis professionnels ou des ennuis avec la justice sont les principales causes identifiées des comportements suicidaires. Les antécédents familiaux ainsi que l'abus de l'alcool et des drogues, les sévices sexuels subis pendant l'enfance, l'isolement social et certains troubles mentaux comme la dépression et la schizophrénie jouent aussi un rôle crucial. Les moyens les plus couramment utilisés sont les pesticides, les armes à feu et les médicaments comme les analgésiques qui peuvent être toxiques en doses excessives.

Pour lutter contre le fléau, l'OMS a produit, avec l'aide d'experts du monde entier, « une série de principes directeurs destinés à différents types de public qui ont un rôle critique à jouer dans la prévention du suicide et notamment les agents de santé, les enseignants, le personnel pénitentiaire, les professionnels des médias et les rescapés de tentatives de suicide », annonce le communiqué.