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Expérimentation du HCR au Tchad afin de localiser des points d'eau

Expérimentation du HCR au Tchad afin de localiser des points d'eau

Les difficiles conditions à la frontière du Tchad et du Soudan
Alors que l'agence de l'ONU pour les réfugiés vient de terminer le transfert de réfugiés soudanais vivant dans plusieurs sites de la frontière orientale du Tchad vers d'autres camps situés plus profondément à l'intérieur des terres, l'agence et ses partenaires testent des moyens révolutionnaires de trouver de l'eau, denrée rare pour les réfugiés dans les camps du désert.

Alors que l'agence de l'ONU pour les réfugiés vient de terminer le transfert de réfugiés soudanais vivant dans plusieurs sites de la frontière orientale du Tchad vers d'autres camps situés plus profondément à l'intérieur des terres, l'agence et ses partenaires testent des moyens révolutionnaires de trouver de l'eau, denrée rare pour les réfugiés dans les camps du désert.

« Cette semaine, le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a achevé le transfert de réfugiés de Bahai et de Cariari, près de la frontière entre le Tchad et le Soudan, vers le Camp d'Oure Cassoni, dans le Nord-est du Tchad » (carte des réfugiés au Darfour), indique aujourd'hui un communiqué de l'agence (en anglais).

Les 14 673 réfugiés ont été transférés en moins de trois semaines, indique le HCR, malgré les obstacles tels que les fortes pluies et les inondations des wadis, le lit de rivières asséchés, qui se remplissent soudainement.

« De même, des réfugiés qui se trouvaient plus au sud à la ville frontière de Tine, ont été déplacés au camp de Mile, situé à l'intérieur des terres », indique le communiqué, qui précise qu'il ne reste plus que 7 500 réfugiés en attente dans la ville d'Adre, lesquels seront transférés à Treguine lorsque le site sera prêt à les accueillir.

En tout, « il y a maintenant plus de 142 000 réfugiés soudanais dans les neuf camps du HCR dans l'Est du Tchad, dont la plupart sont arrivés par des convois de l'agence depuis la frontière » selon le communiqué.

Parallèlement, dans le site provisoire d'Am Nabak, le HCR mène une évaluation du nombre de réfugiés sur place. « Après une réticence initiale, certains ont consenti à être déplacés, parce qu'il n'y a pas suffisamment d'eau dans ce camp », indique l'agence.

« Le manque d'eau est la plus grande contrainte pesant sur nos opérations pour aider les réfugiés au Tchad, mais une étude faisant appel à de nouvelles technologies pour trouver des ressources aquifères cachées dans l'Est du Tchad a montré des résultats positifs, qui peuvent aider à atténuer les graves effets du manque d'eau » a déclaré le porte-parole du HCR, Jennifer Pagonis, lors de son point avec la presse à Genève.

L'agence pour les réfugiés a travaillé avec UNOSAT et la société française Radar Technologies, utilisant des images radar et satellite ainsi que des images en trois dimensions prises par la navette spatiale américaine, afin de prospecter une région de 2 250 km2 autour de la ville d'Iriba, dans le nord du Tchad, précise le communiqué.

« C'est la première fois qu'une telle technologie est utilisée par une agence humanitaire », indique le HCR, qui ajoute que les résultats sont positifs, des quantités d'eau importantes ayant été découvertes à chaque fois.

Les images ont permis de choisir des sites pour de nouveaux puits dans trois camps existants - Oure Cassoni, Touloum and Iridimi – et des travaux sont en cours pour y puiser de l'eau," a déclaré Mme Pagonis. "L'étude a aussi permis d'identifier des sites potentiels pour de nouveau camps » a-t-elle ajouté, précisant que cette étude ouvrait la voie à une gestion durable de l'eau dans la région.

Par ailleurs, au camp de Breidjing, qui a connu la semaine passée des affrontements entre les réfugiés et le personnel humanitaire, entraînant l'intervention des autorités tchadiennes, l'agence gouvernementale tchadienne pour les réfugiés, CNAR, vient d'achever l'enregistrement de 6 296 réfugiés, parvenus au camp par leurs propres moyens en marchant depuis Adre, indique le HCR.

« Ces réfugiés ont reçu du Programme alimentaire mondial (PAM), l'agence de l'ONU pour l'alimentation, des rations alimentaires d'un mois, ainsi que des objets de première nécessité tels que bâches en plastique et ustensiles de cuisine, fournis par le HCR ».

Afin de décongestionner le camp, qui abrite déjà près de 30 000 personnes, l'agence pour les réfugiés compte transférer ce groupe vers le camp de Treguine, une fois qu'il sera ouvert.