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Le Conseil de sécurité satisfait de la reprise des relations entre l'Ethiopie et l'Erythrée

Le Conseil de sécurité satisfait de la reprise des relations entre l'Ethiopie et l'Erythrée

A l'issue des discussions à huis clos qui ont eu lieu aujourd'hui sur la Sierra Leone, l'Ethiopie et l'Erythrée, le Conseil a déclaré que le reprise des contacts entre le chef de l'Etat erythrée et le Premier Ministre éthiopien augurait bien de l'avenir.

Dans un premier temps, le Représentant spécial de l'ONU pour la Sierra Leone a présenté au Conseil de sécurité le rapport du Secrétaire général sur les dernières évolutions dans ce pays, a indiqué aujourd'hui le porte-parole de l'ONU à New York.

Dans ce document, Kofi Annan décrit une situation comportant une multiplicité d'aspects positifs. Le Gouvernement sierra-léonais a réalisé des progrès considérables facilités par « l'approche progressive et très mesurée adoptée de la mise en œuvre du plan de réduction des effectifs de la MINUSIL (Mission des Nations Unies en Sierra Leone) alors que les préparatifs permettant de parvenir progressivement à une présence minimale de la MINUSIL en 2005 sont en cours, y est-il indiqué.

Au nombre des progrès importants mentionnés dans le rapport, figure la tenue le 22 mai dernier des élections locales « qui ont rétabli des institutions importantes dont le mauvais fonctionnement avait été l'une des principales causes de conflit dans le pays. »

Malgré la stabilité du climat social, le Secrétaire général attire l'attention sur les difficultés socioéconomiques qui « demeurent une cause de frustration dans la population. Le prix des denrées de première nécessité et des articles importés continuent à augmenter à Freetown et dans tout le pays, et le paiement tardif des traitements et des prestations a suscité plusieurs grèves dans le secteur public », expose-t-il.

Il s'inquiète également des incidents survenus à Freetown entre des policiers et des militaires, estimant important que les deux principaux services du secteur de la sécurité en Sierra Leone collaborent et s'entraident. Par ailleurs, note-t-il, de nombreux observateurs estiment que les procès en cours au Tribunal spécial, qui ont commencé en juin 2004 et devraient s'achever en 2005, pourraient être une cause d'instabilité.

Il insiste également sur la nécessité de continuer à patrouiller le long des frontières séparant le pays du Libéria et de la Guinée.

Au cours des derniers mois, le Gouvernement sierra-léonais a fait de nouveaux progrès vers le rétablissement du contrôle de l'État sur l'extraction des diamants, signale le rapport, précisant que le chiffre officiel des exportations de diamants a atteint 50 millions de dollars de janvier à mai 2004 soit près du double des 29 millions de dollars exportés durant la même période en 2003.

Il note cependant que, malgré ces progrès, l'extraction et le commerce illicites des diamants se poursuivent, un problème dont la solution est recherchée dans le cadre du Processus de Kimberley.

Un point sur la situation en Ethiopie et en Erythrée a été par ailleurs effectué par le Secrétaire général adjoint au maintien de la paix, Jean-Marie Guéhenno. Dans son dernier rapport sur cette question, le Secrétaire général s'interrogeait sur l'efficacité de la maintien de la Mission à long terme alors que ses relations avec ces deux pays ne cessaient de se détériorer et que l'Ethiopie maintenait son opposition au processus de démarcation de la frontière décidé par la Commission ad hoc.

Le Secrétaire général prévenait que, même si la situation générale dans la zone de sécurité temporaire et les zones adjacentes étaient relativement stable d'un point de vue militaire, la situation était extrêmement volatile et pouvait dégénérer à tout instant.

Il rappelait aux parties « et en particulier à l'Éthiopie, que les deux gouvernements ont eux-mêmes confié à la Commission du tracé de la frontière l'ensemble du processus de démarcation » et indiquait ne pas avoir « l'intention de créer un mécanisme différent de la Commission du tracé de la frontière ni de renégocier la décision définitive et contraignante de cet organe ».

Il apparaît toutefois, poursuit-il que « le Président Isaias a demandé que les questions que voudrait soulever mon Envoyé spécial, Lloyd Axworthy, soient clarifiées avec son propre envoyé spécial ».

Le rapport note que les consultations se poursuivent à ce sujet, et Kofi Annan lance un appel à toutes les parties « à user de ses bons offices et à engager un « dialogue constructif » avec son Envoyé spécial.

« Dans les circonstances actuelles, des questions se posent de plus en plus quant à l'efficacité à long terme de la MINUEE et à sa configuration future sur le terrain », conclut le Secrétaire général, qui indique avoir entrepris un examen de l'efficacité de la Mission en vue d'ajuster et de rationaliser ses opérations, si nécessaire, en tenant compte du mandat de la MINUEE et de maintenir l'intégrité des arrangements de cessez-le-feu.

Dans une déclaration effectuée à l'issue des consultations par le Président du Conseil de sécurité, l'ambassadeur roumain, Minhea Ioan Motoc, au nom de l'ensemble de ses membres, ceux-ci se sont félicités de la récente visite effectuée par le Secrétaire général dans les deux capitales et ont exprimé l'espoir que ses réunions avec le Président Isaias [le président érythréen]et le Premier Ministre [éthiopien] Meles donneraient une nouvelle impulsion à l'instauration d'une coopération active et constructive entre les deux parties et l'Envoyé spécial du Secrétaire général.

Ils ont demandé aux parties de mettre en œuvre rapidement la décision de la Commission du tracé de la frontière et de renforcer leur coopération avec l'Envoyé spécial afin de sortir de l'impasse dans laquelle se trouve le processus de paix. Ils ont également demandé aux parties de redoubler d'efforts pour trouver une solution politique efficace et mutuellement acceptable aux problèmes restants.

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