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Darfour : les forts taux de mortalité et de maladie peuvent être contenus par une aide adéquate

Darfour : les forts taux de mortalité et de maladie peuvent être contenus par une aide adéquate

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Au moment où le choléra, la dysenterie et le paludisme menacent la survie de centaines de milliers de personnes déplacées, il devient à présent critique d'accroître les fonds, le personnel et les fournitures destinés à la région du Darfour, au Soudan, afin d'éviter une catastrophe humanitaire de grande ampleur, prévient l'agence de l'ONU pour la santé.

« Les gens meurent à présent parce qu'ils vivent dans des conditions totalement insatisfaisantes et un nombre encore plus grand de personnes pourrait mourir dans les prochaines semaines, à moins que l'on n'empêche le manque d'hygiène, la malnutrition, la pénurie d'eau potable et les pluies de concocter une recette mortelle », a déclaré, au retour d'une mission dans le sud et l'ouest du Darfour (carte), le directeur exécutif de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Lee Jong-wook.

Pourtant, note le communiqué (en anglais) de l'OMS, les risques de santé peuvent être grandement réduits par l'apport de soins appropriés. Lee Jong-wook et Hussein Gezairy, directeur régional de l'OMS pour la région de la Méditerranée orientale, ont ainsi noté que « même le mois dernier, des mesures conjointes du Ministre fédéral de la santé, d'organisations non gouvernementales, de l'UNICEF et d'autres organisations humanitaires avaient conduit à d'importantes amélioration en matière de santé ».

Selon l'ONU, les coûts de l'assistance humanitaire s'élèveraient à 240 millions de dollars, dont moins de la moitié a fait l'objet de promesses de dons. L'OMS a besoin d'environ 1,2 millions de dollars par mois pour mener à bien ses opérations dans les trois Etats du Darfour.

« Il est fait bon usage des fonds disponibles, bien que des problèmes logistiques entravent encore une opération d'assistance de grande ampleur. Davantage de personnes ont accès à l'eau potable, à une nourriture adéquate, à des soins de santé de base et à une hygiène digne de ce nom » précise l'agence de l'ONU, qui ajoute que de nouveaux centres de santé étaient ouverts, et qu'une récente campagne de vaccination contre la rougeole auprès de deux millions d'enfants avait prévenu 40 000 décès.

Dans le camp de Kalma, près de Nyala, au Sud-Darfour, qui abrite plus de 50 000 personnes, 300 nouveaux arrivants se présentent chaque jour, et l'hygiène y fait particulièrement défaut. A mesure que la saison des pluies s'intensifie, l'eau et la boue balaieront le camp et les conditions seront réunies pour l'émergence d'une épidémie de choléra, qui peut tuer en quelques heures si la maladie n'est pas traitée.

« L'OMS et ses partenaires en matière de santé peuvent agir pour prévenir une telle épidémie, en entreposant à l'avance les fournitures, et en vaccinant les populations exposées. Cela coûte de l'argent », a admis M. Gezairy, « mais je garantis que le coût d'une épidémie et de son impact dévastateur sur la population dépasse largement les coûts de la prévention ».

Le ministère de la santé du Soudan travaille avec l'OMS pour coordonner les mesures sanitaires, prévenir les épidémies et réhabiliter les hôpitaux, notamment en s'engageant à fournir 40 000 dollars par mois et par Etat aux hôpitaux afin qu'ils fournissent des services gratuits et qu'ils puissent continuer à fonctionner une fois la crise passée, précise le communiqué de l'agence.

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