Le mur construit par Israël illégal, prononce le Tribunal de l'ONU

Le Président de la Cour internationale de justice (CIJ), le tribunal de l'ONU siégeant à La Haye, a rendu aujourd'hui un avis consultatif caractérisant la construction d'un mur par Israël en territoire palestinien occupé comme contraire au droit international. Le Secrétaire général a indiqué qu'il transmettait l'avis de la Cour à l'Assemblée générale tandis que la Mission d'Israël auprès de l'ONU condamnait immédiatement l'arrêt rendu par la CIJ.
« L'édification du mur qu'Israël, puissance occupante, est en train de construire dans le territoire palestinien occupé, y compris à l'intérieur et sur le pourtour de Jérusalem-Est, et le régime qui lui est associé, sont contraires au droit international », a prononcé aujourd'hui le juge Shi Jiuyong qui rendait l'avis consultatif de la CIJ sur cette construction à la demande de l'Assemblée générale de l'ONU.
Le Président de la CIJ a poursuivi en indiquant également que « la Cour était d'avis que l'ONU et tout particulièrement l'Assemblée générale et le Conseil de sécurité, prenant en compte le présent avis consultatif, devaient examiner « quelles nouvelles mesures devaient être prises afin de mettre un terme à la situation illicite découlant de la construction du mur et du régime qui lui est associé ».
Le Secrétaire général a reçu aujourd'hui l'avis consultatif de la CIJ sur « les conséquences juridiques de la construction d'un mur en territoire palestinien occupé » et l'a transmis à l'Assemblée générale qui avait requis l'avis de la Cour et qui décidera de la façon de procéder sur cette question, a indiqué aujourd'hui le porte-parole adjoint de l'ONU à New York, Stéphane Dujarric.
L'avis rendu par la CIJ a été immédiatement condamné au cours d'une conférence de presse par l'ambassadeur d'Israël auprès de l'ONU, Dan Gillerman qui a souligné d'emblée que l'avis de la Cour n'était pas contraignant. Il a ajouté qu'il s'agissait d'une « journée noire » pour la Cour et pour le système judiciaire international, reprochant à la Cour la « campagne de terreur » dont Israël faisait l'objet. « Toute interférence peut nous faire dérailler du processus de paix », a-t-il prévenu.
Le 8 décembre 2003, l'Assemblée générale de l'ONU décidait de demander à la CIJ de se prononcer sur la légalité du mur qu'était en train d'édifier Israël, « puissance occupante », « dans le Territoire palestinien occupé, y compris à l'intérieur et sur le pourtour de Jérusalem-Est. » La résolution avait été adoptée par 90 votes favorables, 8 voix contre (Australie, Etats-Unis, Ethiopie, États fédérés de Micronésie, Israël, Iles Marshall, Nauru et Palau) et 74 abstentions.