Darfour : un cessez-le-feu qui tarde à entrer dans les faits

Alors que l'accord conclu récemment entre l'ONU et le Gouvernement du Soudan prévoit un moratoire levant toutes les restrictions sur l'action humanitaire, le porte-parole de l'ONU à New York a fait état aujourd'hui d'une persistance de l'insécurité et des attaques.

Le nombre des postes de contrôle érigés sur des routes stratégiques, à la fois par le Gouvernement du Soudan et par l'Armée de libération du Soudan, l'ALS, a augmenté, entravant considérablement la circulation.

Par ailleurs dans l'Ouest et dans le Nord du Darfour (carte), des convois clairement identifiés comme étant des véhicules humanitaires ont été stoppés et attaqués par des hommes en uniforme, du personnel militaire et des personnes non identifiées se déplaçant à dos de chameaux.

Dans le Sud Darfour, un conflit tribal qui a reçu le soutien du Gouvernement du Soudan, des groupes paramilitaires arabes et de l'ALS, a provoqué des déplacements de grande ampleur. Des actes de violence commis par les Djandjawids ont également été signalés.

Deux agences de l'ONU, le Programme alimentaire mondial (PAM) et le Haut Commissariat pour les réfugiés ( HCR), signalent l'une et l'autre des mouvements de population.

Les affrontements dans le Sud du Darfour, près de Ed Daein, ont été particulièrement sévères et ont forcé 600 personnes environ à s'enfuir au cours du dernier week-end, a indiqué aujourd'hui à l'ONU à Genève, la porte-parole du PAM, Christiane Berthiaume.

Une gare ferroviaire a été attaquée par l'ALS qui y a mis le feu. Mme Berthiaume a précisé qu'en raison de l'insécurité, qu'elle a attribuée aux milices djandjawids et à l'ALS, l'acheminement des vivres ne pouvait avoir lieu que par voie aérienne.

---