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Un séminaire de l'ONU sur les médias montre le rôle essentiel de la société civile dans le conflit israélo-palestinien

Un séminaire de l'ONU sur les médias montre le rôle essentiel de la société civile dans le conflit israélo-palestinien

Shashi Tharoor
Les initiatives de la société civile, en dépit du manque de progrès tangibles dans l'application de la Feuille de route, font subsister au sein de la population l'espoir d'une paix durable, ont conclu les participants au Séminaire international des médias sur la paix au Moyen-Orient, qui s'est achevé jeudi à Beijing.

Décideurs politiques, anciens ou en exercice, d'Israël, de l'Autorité palestinienne et de l'Union européenne, hauts fonctionnaires des Nations Unies, experts internationaux et représentants des médias internationaux se sont réunis pendant deux jours dans la capitale chinoise pour un séminaire organisé conjointement par le Département de l'information (DPI) des Nations Unies et la Chine, et consacré au « rôle de la société civile pour promouvoir une paix juste et durable au Moyen-Orient ».

Le Secrétaire général adjoint à la communication et à l'information, Shashi Tharoor, qui animait les débats, a estimé que tant que la violence et l'incertitude qui l'accompagnent n'étaient pas endiguées, les Israéliens risquaient de vivre dans la peur constante d'une attaque et d'être de plus en plus isolés de leurs voisins. Quant aux Palestiniens, ils risquaient de subir des incursions militaires continues, des privations économiques, des frustrations et le désespoir.

M. Tharoor a salué la Feuille de route du Quatuor, composé des États-Unis, de la Fédération de Russie, des Nations Unies et de l'Union européenne, comme étant un plan de paix fondé sur une obligation de résultat et des objectifs précis, et offrant une chance réelle de mettre un terme à ce long et douloureux conflit. « L'absence de mise en œuvre de la Feuille de route, a-t-il poursuivi, a galvanisé les initiatives de la société civile et stimulé le débat sur les éléments clefs qui devront être résolus pour mettre fin au conflit. » Mais celles-ci, a-t-il mis en garde, « ne peuvent pas se substituer aux négociations officielles entre le Gouvernement d'Israël et l'Autorité nationale palestinienne ». Soulignant qu'en fin de compte ce sont les peuples qui constituent les meilleurs agents pour la paix, M. Tharoor a lancé un appel aux médias du monde entier pour qu'ils transmettent un message de paix.

Le Secrétaire général des Nations Unies, Kofi Annan, dans un discours prononcé en son nom par Shashi Tharoor, a rappelé que, malgré la clarté de la Feuille de route du Quatuor, son acceptation par les deux parties et la nature raisonnable et réciproque de ses dispositions, qui visent à l'établissement de deux États, Israël et la Palestine, vivant côte à côte, les efforts pour sa mise en oeuvre demeuraient largement insatisfaisants. « La société civile, compte tenu de l'impasse actuelle dans le conflit israélo-palestinien, doit jouer un rôle nouveau, car, en des circonstances exceptionnelles, elle est susceptible d'« aller là où les politiciens sont réticents à aller » et de « tester les possibilités d'actions futures », a-t-il affirmé.