L'AEIA exhorte l'Iran à faire preuve d'une coopération plus approfondie

L'agence de l'ONU pour l'énergie atomique a adopté, vendredi à Vienne, une résolution sur les garanties nucléaires en Iran soulignant que la coopération de ce pays n'a pas été aussi complète qu'elle aurait dû l'être. Elle l'appelle à agir rapidement pour restaurer la confiance de la communauté internationale.

Tout en notant que la coopération iranienne a permis l'accès à tous ses installations nucléaires, l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) déplore parallèlement le fait que, globalement « la coopération de l'Iran n'a pas été aussi complète, diligente et active qu'elle aurait dû l'être ». Elle note, en particulier, le report jusqu'à la mi-avril de la visite par l'agence d'un certain nombre de sites impliqués dans le programme d'enrichissement de l'uranium par la République islamique d'Iran.

Ce point fait écho au rapport qui avait présenté lundi dernier par Mohamed ElBaradei, directeur de l'Agence, sur l'étendue de la coopération iranienne.

La résolution, qui « appelle l'Iran à prendre toutes les mesures nécessaires, de façon urgente, pour aider à régler toutes les questions en suspens », notamment la constatation, sur plusieurs sites, de traces de particules fortement enrichies, vient sanctionner la déclaration initiale faite par l'Iran le 25 mai dernier, au terme d'un long processus entamé en novembre 2003, lorsque l'Iran a décidé de signer un protocole autorisant une procédure d'inspection renforcée de ses sites nucléaires ainsi que l'arrêt de ses activités de retraitement et d'enrichissement de l'uranium.

A ce titre, l'agence note que la République islamique d'Iran, bien qu'elle n'ait pas ratifié le Protocole additionnel au Traité de non prolifération nucléaire, continuait de s'y conformer. L'AEIA appelle néanmoins l'Iran à le ratifier.

La signature de protocoles additionnels, destinés à compléter l'accord de garanties généralisées du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), permet à l'AIEA d'effectuer des vérifications approfondies visant à s'assurer que les matières et installations nucléaires ne sont pas détournées de leur objet déclaré.

Par ailleurs, si elle se félicite de la « décision volontaire de l'Iran de suspendre toutes ses activités d'enrichissement et de retraitement des matières » nucléaires, ainsi qu'elle l'y avait invité depuis le 19 juin 2003, l'AIEA « regrette que ces engagements n'aient pas été mis en œuvre en totalité » et elle appelle l'Iran à « corriger immédiatement tous les défauts restants ».

Elle l'invite par ailleurs à renoncer, à titre de « mesure de confiance supplémentaire », à son projet de commencer l'expérimentation d'un site de conversion de l'uranium, ainsi que de reconsidérer sa décision de lancer la construction d'un réacteur à eau lourde.

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