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Iraq : la mise en place de la Commission électorale est un succès, estime la responsable de l'ONU pour les élections

Iraq : la mise en place de la Commission électorale est un succès, estime la responsable de l'ONU pour les élections

Carina Perelli
Le processus de mise en place de la Commission électorale en Iraq « a été un véritable succès », a indiqué, mercredi, Carina Perelli, responsable du processus électoral mené par l'ONU en Iraq, lors d'une conférence de presse au siège de l'ONU à New York.

« Nous avions répété à de nombreuses reprises que pour parvenir à respecter la date du 31 janvier 2005, trois éléments devraient être en place », un accord global sur « qui allait organiser les élections, quel système adopter, quels seraient les candidats et qui seraient les électeurs ».

La première mission, a rappelé Mme Perelli, avait permis de déterminer que le système antérieur ne serait pas utilisé car il avait été corrompu par le régime de Saddam Hussein, et la mission d'organiser les élections avait été confiée à une autorité indépendante, dotée de deux bras : un Conseil de sept commissaires pour mettre en place les règles, assurer le suivi de l'opération et trancher les différends, et un bras exécutif, conduit par un Chef des observateurs électoraux, avec droit de parole mais sans voix. Un commissaire international de l'ONU a été ajouté, a-t-elle précisé.

« Nous avions aussi convenu d'une procédure de sélection et d'établissement des commissaires », en demandant à la population iraquienne de choisir des candidats, selon les critères requis pour être candidat à l'élection au parlement national, pour être ensuite sélectionnés et évalués par l'ONU. Un nombre réduit de candidats devait ensuite être entendus par un groupe d'évaluation et présentés au Conseil de gouvernement iraquien.

« La Commission elle-même est un organe bien équilibré », a précisé Mme Perelli, bien qu'aucune question n'ait été posée quant à l'origine ethnique ou religieuse au cours des candidatures. « Deux femmes sont représentées, l'une d'elle figurant en tête de la liste des candidats. »

Quant au découpage électoral, elle a précisé qu'en raison des pratiques de « charcutage électoral », le pays a été considéré comme une seule circonscription, qui permettait le cumul d'intérêts et de votes sur les différentes listes. La représentation proportionnelle permet aussi d'éviter de constituer des listes qui soient principalement des listes de parti – surtout qu'il en existe 450 environ en Iraq - de sorte que des candidats indépendants peuvent aussi se présenter.

Chaque liste est certifiée par la Commission électorale, et comprend entre 12 et 275 candidats, si elle bénéficie de la signature d'au moins 500 électeurs.

Deux conditions fermes ont été établies : « toute liste associée aux milices perd sa certification par la Commission », et le financement doit être transparent. Par ailleurs, toute personne pouvant prouver qu'elle est iraquienne peut s'inscrire sur les listes d'électeurs.

Mme Perelli a précisé que les défis à relever seraient très importants, puisqu'il s'agit d'une institution tout à fait nouvelle, composée de personnes compétentes mais de peu d'expérience. La taille, la diversité du pays et les problèmes de sécurité ne faciliteront pas la tâche, mais l'ONU apportera une action directe, puisqu'elle ne participera en temps qu'observateur, rôle qui devra être assumé par d'autres organisations.

Répondant aux questions des journalistes, Mme Perelli a précisé que le système électoral choisi répondait aux aspirations partagées les plus largement au sein du pays.

Interrogée sur la taille de la mission d'assistance électorale, elle a précisé que « bien que n'étant pas favorable à l'envoi d'une mission de taille importante par principe », il faudrait idéalement plus de gens qu'il n'est possible. « Personne n'a inventé de moyen d'apporter une assistance électorale par télécommande », a-t-elle précisé, « il faut être sur place ».

Sur la question de l'élection du Président ou du Premier Ministre, Mme Perelli a estimé que l'assemblée en serait responsable, mais qu'il n'a pas encore été déterminé à quel moment cela se ferait.

Sur l'influence de la situation sécuritaire sur le déroulement des élections, elle a indiqué que l'inscription des électeurs serait la première étape qui nécessiterait une véritable amélioration de la sécurité, car elle engendre de grands mouvements de population. Cette dernière devrait se faire en septembre au maximum.

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