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L'OIT se mobilise pour améliorer la sécurité et les conditions de travail du secteur de la pêche

L'OIT se mobilise pour améliorer la sécurité et les conditions de travail du secteur de la pêche

Les délégués à la 92e Conférence annuelle de l'agence de l'ONU pour le travail, réunis à Genève, ont enregistré un pas significatif vers l'amélioration de la sécurité et des conditions de travail de quelque 35 millions de personnes travaillant dans le secteur de la pêche, l'un des plus dangereux au monde.

Les nouvelles normes de travail actuellement à l'étude, et qui pourraient être adoptées l'an prochain, étendraient la couverture des normes de l'Organisation internationale du travail (OIT) à plus de 90% des pêcheurs du monde entier, contre seulement 10% aujourd'hui, indique le communiqué.

La Commission de l'OIT sur le travail dans le secteur de la pêche a conclu mardi les discussions préliminaires destinées à mettre en place de nouveaux instruments juridiques internationaux modifiant les normes existantes de l'OIT adoptées entre 1920 et 1966. Elle devait présenter son rapport final mercredi, lors d'une session plénière de l'OIT.

« Il est important qu'aucun pêcheur n'échappe à la protection garantie par la convention », a déclaré le Directeur général du Bureau international du Travail (BIT), Juan Somavia, cité dans un communiqué de l'OIT publié mardi. « Les 35 millions de pêcheurs dans le monde sont pour la plupart exclus actuellement de la couverture sociale par les normes de travail en vigueur. Nous nous mobilisons aujourd'hui pour que leurs conditions de travail leur permettent de continuer à gagner leur vie de manière décente et en sécurité. »

Une fois adoptées, après de nouvelles discussions l'année prochaine, les nouvelles normes devraient refléter les changements opérés dans le secteur de la pêche durant les dix dernières années lesquelles ont notamment été marquées par une augmentation croissante de la consommation de poisson, source de protéine. Le secteur de la pêche contribue à hauteur de 50 milliards de dollars par an au niveau du commerce international des produits issus de la pêche.

Elles devraient fournir une vaste couverture sociale à tous ceux qui travaillent dans le secteur de la pêche, y compris les indépendants et ceux payés sur la base du partage des prises. Elles devraient comprendre de nouvelles garanties quant à la sécurité et à la santé afin de réduire le niveau élevé d'accidents signalés précédemment dans les rapports de l'OIT.

Selon l'OIT, la vaste majorité des quelque 35 millions de personnes travaillent dans les activités de pêche et de production d'aquaculture vit dans les pays en développement (83% en Asie, 9% en Afrique et 2,5% en Amérique du Sud), le reste dans les pays développés qui exportent du poisson: l'Amérique du Nord, l'Europe et l'ex-Union soviétique.

La pêche et les activités qui en découlent sont parmi les plus dangereuses de tous les types de travaux. Dans certains pays, le taux d'accidents mortels pour les personnes travaillant dans le secteur de la pêche est plus élevé que ceux constatés pour les pompiers et la police, avec des taux d'accidents mortels pouvant dépasser plusieurs fois la moyenne nationale.