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La Commission des droits de l'homme de l'ONU alarmée par la gravité des exactions commises au Soudan

La Commission des droits de l'homme de l'ONU alarmée par la gravité des exactions commises au Soudan

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Le Rapporteur spécial sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires de la Commission des droits de l'homme de l'ONU, Asma Jahangir, s'est déclarée « troublée et alarmée par la gravité des atteintes aux droits de l'homme perpétrés au Soudan », pays qu'elle vient de visiter.

« J'ai reçu de nombreux signalements d'exécutions sommaires ou extrajudiciaires commises par des milices soutenues par le Gouvernement et par les forces de sécurité elles-mêmes », a déclaré Mme Jahangir, à l'occasion d'une conférence de presse, dimanche à Karthoum, la capitale du Soudan. Le Rapporteur spécial a fait le bilan de sa visite au Soudan, entamée le 1er juin dernier, qui l'a conduite de Malakal et de Fashoda, dans le sud du pays, aux trois Etats du Darfour (carte), indique un communiqué de la Commission des droits de l'homme publié lundi.

« Ma mission n'est pas confinée au Darfour, mais face à la crise humanitaire persistante, j'ai concentré mon attention sur cette région », a indiqué Mme Jahangir. « Selon des informations crédibles, des membres des forces armées, les Forces de défense populaires et divers groupes de milices soutenus par le Gouvernement ont attaqué des villages et sommairement exécuté des civils. »

Mme Jahangir a affirmé que la localisation de charniers lui avait été précisée. Mais elle n'a pas été en mesure de visiter ces lieux en raison, notamment, du manque de sécurité.

« Selon les informations dont je dispose, de nombreuses milices sont intégrées dans l'armée régulière ou dans les Forces de défense populaires », a-t-elle souligné.

« Il n'y a pas d'ambiguïté sur l'existence d'un lien entre certaines de ces milices et des forces gouvernementales », même si certains éléments criminels armés profitent également du conflit.

La mise en oeuvre d'une Commission nationale d'enquête au Darfour constitue une évolution positive, a-t-elle noté, à condition qu'elle prenne en compte les violations des droits de l'homme commis par les forces de sécurité.

Mme Jahangir a en outre visité la prison de Kober, où elle a constaté la présence de nombreux condamnés à mort de moins de 18 ans, en violation non seulement du droit international mais aussi des propres lois du Soudan.

« Le Gouvernement du Soudan doit faire tous les efforts possibles pour mettre fin à la culture de l'impunité », a déclaré la Représentante de la Commission des droits de l'homme.

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