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Des millions de jeunes travailleurs domestiques exposés aux abus sexuels et au trafic, selon l'UNICEF

Des millions de jeunes travailleurs domestiques exposés aux abus sexuels et au trafic, selon l'UNICEF

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L'emploi très répandu des enfants comme domestiques est une des formes les plus cachées du travail des enfants, et qui expose des millions d'entre eux, surtout des fillettes, aux risques d'abus sexuels, à l'exploitation et au trafic, affirme l'institution de défense des droits des enfants de l'ONU, vendredi dans un communiqué, à l'occasion de la troisième Journée mondiale de lutte contre le travail des enfants.

La Journée mondiale contre le travail des enfants, qui a lieu samedi, est consacrée cette année à la situation des jeunes travailleurs domestiques.

L'Organisation internationale du travail (OIT) publie, vendredi, un rapport inédit sur le travail domestique des enfants intitulé « Coup de main ou vie brisée? Comprendre le travail domestique des enfants pour mieux intervenir ». « Les enfants qui travaillent comme domestiques constituent aujourd'hui le groupe le plus vulnérable des enfants qui travaillent dans le monde », souligne l'agence de l'ONU.

« Des millions de jeunes filles sont prisonnières, en tant que domestiques, de travaux mal rémunérés », souligne la Directrice générale de l'UNICEF, Carol Bellamy. « Non seulement ces enfants sont contraints de travailler pendant de longues et pénibles heures, mais ils sont également plus exposés aux risques d'abus sexuels et de trafics à l'intérieur comme à l'extérieur des frontières. »

Selon le Programme focal sur le travail des enfants (IPEC), de l'OIT, plus de 200 millions d'enfants âgés entre 5 et 17 ans travaillent dans le monde. Parmi eux, le nombre de jeunes filles de moins de 16 ans employées comme domestiques est plus important que dans n'importe quel autre type d'emploi.

L'OIT estime à 559 000 le nombre de jeunes travailleurs domestiques au Brésil, 250 000 à Haïti, 200 000 au Kenya et approximativement 700 000 en Indonésie.

Les jeunes travailleurs domestiques sont monnaie courante dans la plupart des pays en développement, où de nombreux enfants, dès 5 ans, lorsque leurs parents estiment qu'ils sont en âge de gagner de l'argent pour compléter les revenus familiaux, sont envoyés dehors.

« Des fillettes qui devraient être dans des jardins d'enfants travaillent 16 à 18 heures par jour, sept jours par semaine », affirme Mme Bellamy. « Leur bien-être dépend entièrement des caprices de leurs employeurs. »

Selon la définition de l'IPEC, « le travail domestique des enfants se réfère à toutes situations où les enfants sont engagés pour accomplir des tâches domestiques au foyer d'une tierce personne ou d'un employeur à des fins d'exploitation ».

Les enfants qui travaillent comme domestiques ne sont généralement jamais allés à l'école ou ne peuvent achever leur scolarité. Leur isolement social les exclut de leurs droits en tant qu'enfants, tels que reconnus par le droit international - le droit de jouer; le droit de rencontrer leur famille et des amis; le droit à un logement décent; enfin celui à une protection contre le harcèlement, sexuel ou physique, et contre la cruauté mentale.

Selon Mme Bellamy, les efforts visant à s'attaquer au problème du travail des enfants doivent prendre en considération les jeunes travailleurs domestiques, leurs droits à l'éducation et à la santé devant être préservés. Les gouvernements doivent s'engager à assurer leur protection par des législations qui punissent ceux qui exploitent les enfants, ajoute la Directrice générale de l'UNICEF.