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OMS : les donneurs de sang, ces « héros silencieux »

OMS : les donneurs de sang, ces « héros silencieux »

Un enfant recevant une transfusion sanguine
La Journée mondiale du don du sang rendra hommage, samedi prochain, aux donneurs de sang volontaires non rémunérés. Pourtant, 82 % des habitants de la planète ne sont pas sûrs de pouvoir recevoir le sang dont ils pourraient avoir besoin soudainement et, s'ils sont transfusés, n'ont pas la garantie de recevoir un sang non contaminé, rappelle l'agence pour la santé de l'ONU.

Le 14 juin, de nombreuses célébrations auront lieu partout dans le monde en hommage « aux héros silencieux à qui des millions de patients doivent directement leur vie ou une amélioration de leur qualité de vie », souligne le communiqué de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). « Plus fondamentalement, il s'agit d'inciter d'autres personnes, en particulier des jeunes, à faire des choix responsables, à conserver un mode de vie sain et à donner leur sang régulièrement. »

Selon l'OMS, de nombreux patients et victimes de traumatismes vont encore mourir ou souffrir inutilement par manque de sang, car « 82 % des habitants de la planète ne sont pas sûrs de pouvoir recevoir le sang dont eux-mêmes ou leurs proches pourraient avoir besoin soudainement et, s'ils sont effectivement transfusés, n'ont pas la garantie de recevoir un sang non contaminé ».

Une grande partie de cette population vit dans des régions où la charge de morbidité est la plus élevée et a donc besoin à tout moment d'un approvisionnement suffisant en sang et en produits sanguins sûrs pour traiter des affections menaçant le pronostic vital comme l'anémie sévère chez l'enfant, due au paludisme ou à la malnutrition, et les complications de la grossesse chez la femme.

« Un approvisionnement suffisant en sang non contaminé est un élément essentiel d'un système de soins de santé efficace et indispensable à la prévention des maladies », affirme LEE Jong-wook, Directeur général de l'OMS. « Dans l'action que nous menons pour développer l'accès au traitement pour les personnes vivant avec le sida de par le monde, la sécurité transfusionnelle est un élément capital de notre stratégie de prévention et de soins. »

Selon l'agence de l'ONU, un approvisionnement suffisant en sang non contaminé « repose sur l'existence de donneurs volontaires en bonne santé qui donnent régulièrement leur sang sans contrepartie financière ou autre ». Des études ont en effet montré que « les personnes qui donnent leur sang de leur propre initiative et sans attendre de paiement en retour sont les donneurs les plus sûrs ». Sur 178 pays, 39 seulement peuvent compter sur 100 % de dons volontaires non rémunérés, révèle cependant une enquête récente de l'OMS.

« Dans 89 % des pays dont l'indicateur du développement humain est faible ou moyen, ce sont les dons de compensation (c'est-à-dire qu'un membre de la famille du patient remplace les unités de sang administrées à celui-ci) ou les dons rémunérés qui ont cours. Dans ces pays, la séroprévalence des infections transmissibles par la transfusion (VIH, hépatites B et C et syphilis) chez les donneurs de sang est beaucoup plus élevée que dans les pays qui ne pratiquent que le don volontaire non rémunéré. »

L'enquête de l'OMS a en outre établi que 20 pays ne dépistaient pas systématiquement le VIH, 24 l'hépatite B, 37 l'hépatite C et 24 la syphilis. Certains pays ne dépistent aucune de ces infections (un pays pour le VIH, quatre pour l'hépatite B, 31 pour l'hépatite C et neuf pour la syphilis).

La Journée mondiale du don de sang est coparrainée par quatre organisations internationales qui s'emploient à garantir la sécurité transfusionnelle partout dans le monde par la promotion du don de sang volontaire non rémunéré : l'OMS, la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant Rouge, la Fédération internationale des organisations de donneurs de sang et la Société internationale de transfusion sanguine.