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L'OIT publie un rapport alarmant sur le travail domestique des enfants

L'OIT publie un rapport alarmant sur le travail domestique des enfants

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L'Organisation internationale du travail (OIT) publie, à l'occasion de la troisième Journée mondiale de lutte contre le travail des enfants, un rapport inédit sur le travail domestique des enfants. Selon l'agence de l'ONU, « les enfants employés comme nounous, servantes, cuisinières, femmes de ménage, aux travaux de jardinage et, d'une manière générale, les aides domestiques, sont monnaie courante ».

« Les enfants qui travaillent comme domestiques sont aujourd'hui le groupe le plus vulnérable des enfants qui travaillent dans le monde », souligne l'OIT, dont le nouveau rapport , intitulé « Coup de main ou vie brisée? Comprendre le travail domestique des enfants pour mieux intervenir », sera officiellement rendu public à l'occasion d'une table ronde sur le travail domestique des enfants, le 11 juin, au Palais des Nations à Genève.

« De plus, les conditions dans lesquelles ils travaillent -souvent pendant de longues heures derrière les portes closes de maisons privées- compliquent encore davantage les efforts déployés pour les protéger des abus ou de l'exploitation. »

La Journée mondiale contre le travail des enfants, qui aura lieu samedi, est consacrée cette année à la situation des jeunes travailleurs domestiques, ces enfants qualifiés d' « invisibles » par l'OIT.

Selon l'OIT, ces enfants « ont un accès limité à l´école et sont privés de jeux ». « Avec des salaires ridicules, voire inexistants, et des droits juridiques et une protection encore plus insuffisants, ils sont hautement vulnérables et presque totalement ignorés. »

Le Programme focal sur le travail des enfants (IPEC), de l'OIT, évalue à plus de 200 millions le nombre d'enfants âgés entre 5 et 17 ans qui travaillent dans le monde. Parmi eux, le nombre de jeunes filles de moins de 16 ans employées comme domestiques est plus important que dans n'importe quel autre type d'emploi.

Selon la définition de l'IPEC, « le travail domestique des enfants se réfère à toutes situations où les enfants sont engagés pour accomplir des tâches domestiques au foyer d'une tierce personne ou d'un employeur à des fins d'exploitation ».

Lorsque cette exploitation comprend également le trafic, l'esclavage ou d'autres formes de travail forcé, ou un travail dangereux et nuisible à la santé physique ou morale de l'enfant, elle est considérée comme une des pires formes de travail des enfants.

Trop d'enfants employés à des travaux domestiques sont victimes d'exploitation. Lorsque les enfants nettoient, cuisinent, s'occupent des enfants de leur employeur ou sont occupés à des travaux ménagers pénibles, on les prive de leurs droits en tant qu'enfants, tels que reconnus par le droit international - le droit de jouer; le droit de rencontrer leur famille et des amis; le droit à un logement décent; enfin celui à une protection contre le harcèlement, sexuel ou physique, et contre la cruauté mentale.

Aujourd'hui, un enfant sur six dans le monde « est employé à des travaux nuisibles à sa santé mentale, physique et à son développement émotionnel », constate l'OIT. Chaque année, 22 000 enfants meurent dans des accidents liés au travail.

Le plus grand nombre d'enfants qui travaillent (127 millions, âgés de 14 ans et moins) est situé dans la région Asie-Pacifique. L'Afrique sub-saharienne, elle, a la plus grosse proportion d'enfants qui travaillent : près d'un tiers des enfants âgés de 14 ans, soit 48 millions.

Aucun pays n'est cependant à l'abri, puisque 2,5 millions d'enfants travaillent dans les économies développées et encore 2,5 millions dans les économies en transition.

Autre chiffre alarmant : 8,4 millions d'enfants sont prisonniers de l'esclavage, du trafic, de la servitude pour dettes, de la prostitution, de la pornographie et d'autres activités illicites.